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Visite royale à Madagascar : Les dessous d’un retour historique

Dans toute la ville, on peut voir les messages de bienvenue adressés à̀ Mohammed VI.

Le roi Mohammed VI visitera la résidence d’exil de la famille royale, présidera la conclusion de plusieurs conventions économiques et participera au 16ème sommet de la francophonie.

La visite royale en  Afrique de l’Est est vécue, ici à Madagascar, comme un événement majeur. Les liens de fraternité avec le Maroc et la famille royale sont toujours vifs chez le peuple malgache, depuis l’exil de Mohammed V et sa famille dans cette île. Les signes de convivialité sont bien perceptibles dans la capitale où l’on remarque des panneaux et des banderoles en signe de bienvenue au souverain marocain, qui a décidé de passer une dizaine de jours au moins à Madagascar, rythmés par un programme chargé.

Retour à l’exil
Mohammed VI commencera par visiter, ce mardi, la ville d’Antsirabe où fut exilée la famille royale en 1954, en provenance de l’île française de Corse. Le roi se rendra à l’hôtel historique «Les Thermes», construit en 1897, où Mohammed V et sa famille occupaient un pavillon, modeste, il faut le dire, en dépit de l’aspect imposant de l’édifice. Seul un jardin généreux rompait l’isolation de Mohammed V qui préférait suivre l’actualité du pays via les ondes de sa radio. Cet hôtel garde toujours, avec fierté, les traces d’une année et demi de présence de la famille royale, avec des photos exposées dans le hall et les couloirs de l’établissement dont les responsables racontent cette histoire avec beaucoup d’affection. Ce sera la première visite d’information du roi du Maroc, après le retour de Mohammed V en 1958 accompagné du prince héritier Moulay Hassan, apparenté à un «retour à l’exil» comme l’a qualifié la presse locale. D’ailleurs, cette visite sera couronnée par l’inauguration d’une place dans la ville d’Antsirabe au nom de Mohammed V et un centre socio-culturel financé par le Maroc. Le roi Mohammed VI passera quelques jours à Antsirabe et la région avant de regagner la capitale Antananarivo.

L’hôtel des Thermes où a résidé la famille royale lors de son exil entre 1954-1955.

Du business dans l’air
Par ailleurs, Mohammed VI et le président de la République de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, ont présidé, lundi au palais présidentiel à Antananarivo, la cérémonie de signature de vingt-deux conventions et accords de coopération bilatérale. Ces conventions concernent divers secteurs d’activité et visent le renforcement du partenariat entre les patronats des deux pays, ainsi que le cadre juridique régissant la coopération bilatérale. Ce pays pourrait présenter pour le Maroc une réelle profondeur vers les pays du sud-est africain de l’océan indien où le royaume est totalement absent. Les hommes d’affaires marocains peuvent  en effet y trouver maintes possibilités d’affaires puisque Madagascar est un marché de 24 millions d’habitants mais dont le développement présente de grandes marges de progression. À valeur d’aujourd’hui, la seule présence économique marocaine a été celle de BMCE Of Africa, qui ne passe d’ailleurs pas inaperçue, et qui pourrait renforcer sa présence, peut être avec d’autres établissements bancaires marocains, après cette visite, étant donné le niveau toujours bas du taux de bancarisation de ce pays, résultat de la faiblesse de la monnaie locale mais surtout de la pauvreté ambiante. Néanmoins, un grand potentiel se présente devant les banques marocaines, dans cette conjoncture, notamment dans le low cost banking de masse.

La symbolique d’un sommet
Le roi Mohammed VI marquera aussi son retour au sommet de la francophonie avec la symbolique du pays d’accueil qui compte une partie de l’histoire du Maroc. Ce retour dénote de cette orientation délibérée du Maroc vers tous ce qui est africain, en ce contexte de pré-retour aux sources. Le souverain compte faire d’une pierre deux coups. Primo, occuper au sein de l’organisation de la francophonie une place de leader à côté de la France, du Canada, du Sénégal ou encore de la Côte d’Ivoire. Secundo, rallier à la cause nationale l’ensemble des pays africains francophones, toujours hésitants, pour ensuite orienter son énergie vers les pays anglophones et lusophones. C’est un signal fort de rupture avec la politique de la chaise vide dont le Maroc a payé le prix fort pendant les trente dernières années. 


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