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Urbanisme : Traitement de choc pour l’Est de Casablanca

Les municipalités Est de Casablanca connaissent de nombreux dysfonctionnements. L’Agence urbaine prépare deux plans d’aménagement  pour ces zones aux fins d’un équilibre Est-Ouest de la ville.

Les plans d’aménagement d’arrondissements situés à l’Est de Casablanca (Sidi Moumen et Sidi Bernoussi, Tit Mellil et Lahraouyine) devront connaître une nouvelle révision, faisant suite à la révision partielle du Schéma directeur d’aménagement urbain du Grand Casablanca, survenue en 2014. L’Agence urbaine de Casablanca (AUC) vient d’annoncer le lancement de deux études dans ce sens. L’aire de ces études s’étale sur une superficie   de 480 hectares. Au programme, l’aménagement d’une zone logistique, d’un programme urbain pour Tit Mellil et Sidi Moumen Lakdim et la révision de la limitation Trame verte régionale (TVR). Ce futur Plan d’aménagement sectoriel doit ainsi définir et traiter les problématiques et les dysfonctionnements que présente chaque territoire et apporter des solutions adaptées et spécifiques ainsi que les moyens de leur mise en œuvre.

Équilibrer entre l’Est et Ouest
«La ville de Casablanca s’est développée au fil du temps en creusant le contraste entre ses parties Est et Ouest», note la présentation de l’AUC. Et d’ajouter : «le secteur Ouest est de loin le mieux loti en termes d’infrastructures et d’équipements de base et en espaces verts, offrant ainsi à ses habitants un espace urbain d’une grande qualité. Le côté Est, est historiquement dédié à l’activité industrielle». Afin de remédier à cette situation, le SDAU du Grand Casablanca a préconisé «fortement l’option d’un rééquilibrage entre l’Est et l’Ouest en revalorisant les quartiers Est de la ville».

Six ans après la mise en œuvre du SDAU, cet objectif ne s’est pas concrétisé sur le terrain. Les opérations de relogement des habitants de bidonvilles se sont accompagnées par la création de nouvelles poches de la pauvreté, notamment à Lahraouyine. Cet arrondissement connaît d’ailleurs, le taux de pauvreté le plus élevé du Grand Casablanca, avec 13,5%, contre 2,8% dans l’ensemble de la ville. Pour l’AUC, il est urgent de requalifier ces sous-secteurs en difficulté. Tout un chantier urbanistique est désormais en préparation. L’étude devrait décortiquer la situation des espaces existants ou à créer, définir les programmes d’aménagement à mettre en œuvre et enfin la fixation des règles générales d’aménagement et d’utilisation des sols en fonction des objectifs escomptés. Ce dernier point est névralgique pour l’avenir de ces territoires.

Soigner les marges de la ville
Parmi les zones qui concentreront les efforts de cet aménagement public, Sidi Moumen Lakdim, Tit Mellil et Lahraouyine. La première zone souffre de nombreux dysfonctionnements. L’AUC fait un diagnostic de ce quartier : «La prolifération de l’habitat insalubre, le déficit en termes d’équipements publics, d’espaces verts et d’infrastructures de base, une dégradation très prononcée de l’espace public et un manque d’identité associé à une image négative d’un secteur urbain non maîtrisé et foyer de tensions et de précarité sociale». Ce sous-secteur s’étend sur 88 ha, constitué d’un habitat économique et des noyaux de bidonvilles. Les bidonvillois sont appelés à être relogés ou recasés dans le cadre du programme «Ville sans bidonvilles» (VSB). L’AUC espère aboutir à un futur schéma cohérent et hiérarchisé qui optimise les investissements déjà consentis dans cette zone. Tit Mellil est également concerné par ce traitement de choc.

Cette municipalité connaît un taux d’accroissement annuel de la population important (7,3%). Cette municipalité périphérique de Casablanca comporte plusieurs atouts, notamment une situation stratégique sur les axes principaux Casablanca-Marrakech et Rabat-Aéroport Med V, ainsi qu’une activité industrielle importante et prometteuse pour résorber la main-d’œuvre vivant dans cette municipalité. Sur une superficie totale de 1.452 ha, la municipalité de Lahraouiyine connaît également un taux d’accroissement rapide (12,6%), soit l’un des taux les plus forts de la région. «En plein essor, la municipalité de Lahraouiyine fait l’objet de grandes opérations de mise à niveau, de restructuration, doublées d’extensions d’activités et d’une zone logistique», note l’AUC. Ces marges de la ville conservent de nombreuses caractéristiques de l’environnement et du paysage rural qui a gagné, peu à peu, des traits citadins, sans pour autant «s’agglomérer» à la ville.

L’objectif de l’AUC est d’inscrire une continuité territoriale entre la ville et ses marges en créant une complémentarité urbaine entre l’Est et l’Ouest de cette municipalité. «L’enjeu majeur est au final d’aménager le sous-secteur de Tit Mellil Ouest par de nouvelles opérations, telles que le projet El Laymoun, ainsi que les nouvelles activités qui sont venues s’installer dans la partie sud de la municipalité en continuité avec la zone industrielle existante», explique l’AUC. Ces Plans devront être prêts en huit mois, à partir du démarrage de l’étude, prévu pour la rentrée prochaine. 


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