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Tourisme : Un bilan sauvé in extremis

Certes, le seuil psychologique de 10 millions de touristes a été dépassé en 2013, mais la stagnation des marchés historique a cassé le rythme. Le tourisme interne représente aujourd’hui un chiffre d’affaires de 33 MMDH sur les 109 MMDH du secteur, soit 31%.

Lahcen Haddad s’est prêté, mardi soir à Rabat, au lourd exercice de bilan de son mandat à la tête du Tourisme. En trois-quarts d’heure, le ministre a passé en revue les réalisations de son département entre 2012 et 2016 avec des mises en perspective d’ici la fin de l’année. Certes, pour la première fois depuis que l’ambition en a été affichée, le Maroc a pu réaliser son objectif de 10 millions de touristes en 2013. Mais le rythme n’a pas pu être longtemps tenu, dans un contexte de marasme touristique caractérisé par un net recul des arrivées des touristes français et espagnols.

La preuve : en 2015, on comptait à peine 177.000 touristes de plus qu’en 2013, malgré la diversification des marchés émetteurs, principalement l’Allemagne, la Grande-Bretagne et certains marchés d’avenir comme le Brésil, la Turquie, sans oublier l’Afrique et tout récemment la Chine, grâce à la diplomatie royale. Il n’empêche que le Maroc ne fait pas mieux que le Rocher de Gibraltar qui avec son manque d’espace attire tout de même plus de 12 millions de touristes. Notoire a été l’évolution qu’a connue le tourisme interne. Il représente aujourd’hui un chiffre d’affaires de 33 MMDH sur les 109 MMDH du secteur, soit 31%.

Il faut dire aussi que le réaménagement des vacances scolaires, selon 3 régions principales, a joué en faveur de la profession. Cette nouvelle organisation a permis aussi de baisser la pression sur les routes et les structures d’accueil. Pour la première fois aussi, le PIB touristique totalise 62,5 MMDH, soit le deuxième contributeur dans le PIB national après le secteur de l’automobile. Quant à l’emploi, le tourisme totalise 507.000 postes directs, ce qui a amené le ministre à décréter que c’est le secteur où il faut investir aujourd’hui au Maroc. La capacité litière a presque doublé totalisant 250.000 lits d’ici fin 2016. Il reste quelque 20.000 à réaliser dans les quelques mois à venir. Pas très loin comme prestation de l’objectif de 350.000 d’ici 2020.

Quid des indicateurs qualitatifs ?
Une instance de la gouvernance a été mise en place dans le cadre d’un partenariat public-privé. Toutefois, les 8 agences de développement touristique qui ont soulevé un tollé lors de la présentation de l’idée par Haddad, n’ont pas encore vu le jour. Sans passer par quatre chemins, le ministre explique que «les professionnels étaient circonspects tout autant que le ministère des Finances qui en mesurait l’engagement budgétaire». En tout cas, le projet n’est pas entièrement enterré. Pour ce qui est de l’organisation du Haj et de la Omra, le ministère a déployé beaucoup d’efforts pour introduire les agences de voyages dans les mœurs. À ce niveau, les chiffres sont éloquents: le nombre des pèlerins, ayant eu recours aux agences, a plus que triplé entre 2012 et 2016. Il est passé de 3.600 à 11.000 pèlerins dans le cadre d’une convention avec le ministère des Habous. Plus encore, un label a été créé pour trier le bon grain de l’ivraie au sein des agences concernant la manne du Haj. La labellisation ne s’est pas cantonnée aux agences. Elle concernera, à partir de juillet prochain, les instituts de formation dans le secteur du tourisme avec pour objectif d’élever le niveau de la formation et partant du service rendu aux estivants étrangers et nationaux.

Haddad n’a pas caché sa fierté d’avoir pu mettre en place, durant son mandat, un fonds de soutien qui en 2014 s’est vu injecter 420 MDH au profit de 600 TPME touristiques. Dans ce même registre d’encouragement de l’entreprise touristique, l’exonération de la TVA s’étend désormais sur 36 mois au lieu de 24. S’ajoute à cela, le rôle de première main que le fonds de garantie des crédits bancaires est à même de jouer pour booster l’investissement. D’ailleurs, les professionnels peuvent également profiter d’une prime à l’investissement. Et comme le secteur ne peut décoller sans une offre de transport aérien adéquate, Haddad affirme que 3 millions de sièges ont été gagnés grâce à des conventions signées avec les compagnies aériennes. Résultat, le trafic a connu une hausse de 13% en seulement 4 ans.


 

La durabilité, un argument de vente
Le tourisme durable devient un argument de vente auprès des TO étrangers. Avec la sensibilité de plus en plus marquée vis-à-vis des questions environnementales, le tourisme écolo a la cote. Ainsi, le ministère a mis en place pas moins de 26 indicateurs pour mesurer l’impact écologique des projets et des unités d’accueil. Une expérience pilote d’efficience énergétique a été menée à Marrakech pour ensuite la généraliser. Par ailleurs, les critères de durabilité ont été pris en considération dans la construction des hôtels et leur classification. Fait marquant, le Maroc a mis en place une Charte du tourisme durable qui a été adoptée par plusieurs pays africains et qui figurera comme argument de plaidoyer à la prochaine COP22 de Marrakech.



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