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Le Maroc intègre le marché carbone

Le royaume devra faire son entrée officielle au marché carbone à partir du 7 juillet. Une entrée qui survient deux semaines après l’adoption par le Conseil des ministres de la Stratégie nationale du développement durable (SNDD). Les deux événements constituent des étapes importantes dans la transition énergétique du royaume.

C’est l’annonce du jour. À partir du 7 juillet, le Maroc devra intégrer officiellement le hautement symbolique marché carbone (voir encadré). Cette entrée, dont l’annonce devra être faite ce jour-même au cours de la Conférence nationale sur le marché carbone, organisée à Rabat, a été soulignée hier par Nezha El Ouafi, secrétaire d’État auprès du ministère de l’Énergie, lors du Forum Entreprises, organisé jeudi 6 juillet par la CGEM à Casablanca. En attendant d’en savoir plus, cette étape, décrite par Miriem Bensalah, présidente de la CGEM, comme un «milestone» important, survient après l’adoption par le Conseil des ministres, il y deux semaines, de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD). En somme, une étape cruciale dans la poursuite de la concrétisation des engagements environnementaux pris par le royaume avant et au cours de la COP22.

Enjeux
Considérée comme une référence de toutes les politiques nationales en matière de développement durable, l’adoption de la SNDD a été donc appuyée par l’entrée au marché carbone. Avec quel effet ? Nezha El Ouafi met en exergue un nombre d’avantages, dont un changement de paradigme dans la production et dans la consommation. «L’enchaînement de ces différentes étapes apportera, sans aucun doute, des modifications importantes dans le mode de production et de consommation. Il va constituer un tournant d’envergure dans notre processus de transition écologique», a-t-elle souligné. Au-delà de l’aspect symbolique de l’entrée au marché carbone, cette dernière confirme, selon la secrétaire générale, «une volonté inébranlable du Maroc de poursuivre notre transition vers un modèle économique basé sur la lutte contre les effets néfastes du changement climatique».

Piliers d’un processus de transition
Pour comprendre l’importance de cette étape, il est crucial de faire un rappel des quatre piliers essentiels qui conditionnent la transition énergétique marocaine. Il s’agit de cadres qui régissent l’action nationale environnementale. Si la transition énergétique, en tant qu’orientation stratégique, constitue le premier pilier, la Charte nationale de l’environnement, l’implication du royaume dans les efforts de la communauté internationale pour combattre les gaz à effets de serre (GES) et la mise en place d’un modèle marocain de transition sont les trois autres. Par ailleurs, une des principales recommandations de la COP22, la mise en avant du rôle du secteur privé dans la transition énergétique est capable de contribuer à la mise en place d’un nouveau modèle de développement, surtout en Afrique. «Le rôle que doit jouer le secteur privé dans ce sens est très important. Lors de la COP22, un événement exemple en matière de partenariats public-privé, nous avons assisté à une participation qualitative du secteur privé africain, qui a dépassé l’engagement à l’action», a déclaré Salaheddine Mezouar, président de la COP22.


Miriem Bensalah
Présidente de la CGEM

À Marrakech, le secteur privé a contribué de manière considérable à la réussite de la COP22. Cette contribution a été décisive non seulement en ce qui concerne les investissements, mais aussi la transformation des freins au développement en leviers de croissance et la création de nouvelles opportunités économiques. Les opérateurs sont, en effet, capables de proposer les modèles économiques très intéressants. Néanmoins, nous devons subvenir aux besoins des entreprises en matière d’accompagnement. Au Maroc, il s’agit de quatre groupes de besoins : la gouvernance climat, la facilitation de l’accès aux nouvelles technologies, la réglementation adaptée et les incitations fiscales et enfin la formation».


Le marché de carbone

Il n’existe pas un seul marché carbone mondial mais de grands marchés régionaux, y compris le marché européen, le plus proche géographiquement du Maroc. Appelé Système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE), il s’agit du plus grand système d’échange de crédits d’émission de gaz à effet de serre dans le monde, se basant sur les quotas européens. Les prémisses du marché carbone ont vu le jour au cours du protocole de Kyoto en septembre 1997. À cette époque, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) fut, pour la première fois, quantifiée, chiffrée et datée. À partir de cette date, la réduction globale des émissions des GES, devant être de 5,2% entre 2008 et 2012, par rapport au niveau de 1990, a été considérée comme l’objectif principal de la communauté internationale. En amont, plusieurs initiatives ont même été prises avant le protocole de Kyoto, notamment aux États-Unis en réaction au phénomène écologique des pluies acides. Mais cela est resté une action régionale réduite. En septembre 1987, le protocole de Montréal, concernant principalement la réduction des substances qui nuisent à la couche d’ozone, marque aussi une des bases historiques du marché carbone.


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