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Exportations de primeurs : Le Maroc réduit sa dépendance vis-à-vis de l’UE

La dépendance au marché de l’UE est passée, comparativement avec la campagne précédente de 89% à 85% pour les exportations de primeurs alors que le marché russe commence à prendre de l’ampleur, avec une part de 13% au cours de la campagne 2015-2016 contre 9 % en 2014-2015. 

Le Maroc cherche toujours à diversifier ses marchés d’exportation de primeurs à travers la réduction de sa dépendance vis-à-vis de l’Union européenne (UE). Comme le montrent les chiffres récemment présentés lors de la réunion du Comité de coordination des primeurs, tenue à Agadir, la dépendance au marché de l’UE est passée de 89% au cours de la campagne 2014-2015 pour se situer actuellement à 85 % selon la dernière situation arrêtée au 15 mai 2016 par l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE).

En regardant les chiffres de plus près, force est de constater que le marché russe, malgré ses risques commerciaux, commence à prendre de l’ampleur, avec une part de 13% au cours de la campagne 2015-2016 contre 9% en 2014-2015 tandis que la part des pays du Golfe a atteint 1,3% au cours de cette campagne au lieu de 0,5% en 2014-2015. Dans le détail, les exportations cumulées du 1er septembre 2015 au 15 mai 2016 sont de l’ordre de 902.000 tonnes contre 758.000 et 790.000 tonnes lors des campagnes de 2014-2015 et 2013-2014, soit respectivement une augmentation de l’ordre de 19 et 14%.

Par marché, l’UE s’est accaparée la part du lion avec 764.000 tonnes durant la même période précitée contre 677.800 tonnes en 2014-2015. Elle est suivie du marché russe avec 115.300 tonnes au lieu de 65.600 tonnes en 2014-2015. Les exportations dans le reste du monde ont enregistré pour leur part 22.800 tonnes contre 14.700 tonnes durant la période de la même campagne précédente dont 12.000 tonnes destinées aux pays du Golfe. En matière de familles, la tomate constitue 56% des exportations des primeurs, soit 504.000 tonnes de l’ensemble des quantités exportées vers l’étranger. Par groupe de variétés de tomates, les exportations ont été marquées par la prédominance de la tomate ronde, qui représente plus de 69% de l’ensemble des exportations de tomates, soit 345.900 tonnes exportées en 2015-2016 contre 268.500 tonnes en 2014-2015.

S’agissant de la tomate de segmentation (cerise, cocktail, olivette, grappe, etc.) qui constitue plus de 31%, elle est passée de 144.700 tonnes à 158.600 tonnes lors de cette campagne. Pour la tomate, qui reste le produit phare à l’export, la part de l’Union européenne a été réduite de 84% à 75% par rapport à la campagne précédente. Par contre, le marché russe et celui des pays du Golfe ont gagné des points, passant respectivement de 14 et 0,5% à 22 et 1,9%. Le constat est le même pour les légumes divers. Les expéditions de cette famille de primeurs ont évolué de 244.000 tonnes en 2014-2015 à 287.000 tonnes en 2015-2016, soit une évolution de l’ordre de 17%.

Les exportations cumulées par produits montrent que le haricot reste en tête des quantités de cette famille de primeurs acheminées vers l’étranger. Il est suivi du poivron et du piment en plus de la courgette, de la pomme de terre et du concombre. De surcroît, les fruits divers ont augmenté en passant de 100.700 tonnes enregistrées lors de la même période de la campagne précédente pour se situer à 111.100 tonnes en 2015-2016, essentiellement grâce à l’exportation des pastèques, des fruits rouges en plus du melon, de l’avocat et de la grenade. La majorité de cette quantité de fruits divers (111.100 tonnes) est exportée vers l’UE, soit 107.900 tonnes.


 

Souleimani Saâd
SG de l’Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes

Les ÉCO :  Alors que la compagne d’exportation, a touché à sa fin, quel bilan en dressez-vous ?  
Souleimani Saâd : En tant que producteurs-exportateurs, nous n’avons jamais vécu une saison pareille. Au delà des chiffres, le secteur se heurte à plusieurs contraintes qui persistent encore, notamment commerciales, techniques, mais surtout sociales et fiscales. S’ajoutent à cela, les conditions climatiques qui ont été défavorables. Ce qui s’est répercuté aussi sur le marché local où le prix était en deçà des attentes des professionnels.

Quid de la politique de diversification des marchés d’exportation de primeurs ?
L’UE demeure notre partenaire commercial traditionnel. Bien que le Maroc soit encore dépendant, c’est essentiellement le quota instauré par l’UE qui fait que le Maroc doit diversifier davantage ses marchés à l’export. C’est là où réside l’importance du marché russe, développé depuis longtemps. Tout comme le Moyen Orient où le professionnels intensifient leurs efforts de promotion. Quant au marché africain, qui progresse avec des petites niches, il est appelé à s’accélérer,  avec la plateforme prévue au Sénégal.

Qu’est ce qui empêchent le développement des marché russe et des pays de Golfe ?
C’est la logistique qui n’est pas toujours installée. Pour le marché russe, une ligne directe 7/8 jours a été lancée après la visite royale et les réunions avec les opérateurs. Cette ligne a permis d’augmenter le tonnage et a permis à nos produits d’arriver dans de bonnes conditions. Actuellement, cette ligne est suspendue et on se réunira prochainement pour la maintenir et en ajouter une autre. Les facteurs qui bloquent le marché russe sont essentiellement liés aux garanties bancaires en plus des assurances et le retard des conteneurs à Saint–Petersbourg. Pour le marché du Golfe, c’est la logistique qui fait défaut tandis que le secteur du frais n’est encore développé dans ces pays. 


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