Culture

Peinture. L’art figuratif à l’honneur à Tanger

Afin de célébrer l’été comme il se doit, Tanger rend hommage à cinq peintres de l’art figuratif national. Cela se passe à la Medina Art Gallery du 26 juillet au 19 août.

L’été sera figuratif à Tanger. C’est ce que propose la Galerie Medin Art à partir du 26 juillet. La ville passerelle entre l’Europe et l’Afrique qui a inspiré Ulysse, Matisse, Dumas ou encore Paul Bowles continue à faire du charme aux artistes. À l’occasion de sa saison estivale, la cité de Détroit et de Delacroix offre un cadeau aux curieux : les œuvres de cinq figures de la figuration nationale : Saad Ben Cheffaj, Fayssal Benkiran, Aziz Benja, Mohamed Drissi et Rachid Sebti. Une idée qui trotte dans l’esprit du manager de la galerie depuis des années : Omar Salhi. «L’art figuratif doit revenir en force. C’est du moins ce que révèlent des échos qui nous parviennent de l’Hexagone. Il aura fallu dix ans à titre d’exemple au salon des «Grands figuratifs en Bretagne» pour convaincre de l’importance de l’évènement plastique face à l’émergence, de l’autre côté de la planète, en Australie notamment de l’art contemporain et de l’abstraction en particulier», explique Ahmed Fassi, critique d’art.

«Art figuratif : L’éclat d’un retour»
L’espace convivial qui a ouvert ses portes en 1999 s’est imposé au fil des années comme lieu de référence en matière d’arts, moderne, contemporain et orientaliste. Ce n’est que suite logique que la galerie ouvre ses portes à l’art figuratif et à ceux qui ont fait ses belles années. «C’est une sorte de quintessence de tons, de lumières et de matières qui nous est donnée à voir. Si tous les exposants ont entamé leur parcours artistique par l’école de Tétouan, chacun d’entre eux à son propre cheminement, sa propre palette et son propre univers», confie le maître des lieux.

C’est ainsi que les matières lourdes de Saad Ben Cheffaj, sa colombe, emblème de la cité de naissance et d’enfance, Tétouan apporte ses œuvres entre le figuratif, l’expressionnisme, le néoréalisme et l’abstraction. Mohamed Drissi, l’enfant incompris qui a sillonné la planète à la recherche de la maîtrise de son monde avec ses visages tourmentés, torturés ou encore Aziz Benja, visage d’une nouvelle génération né en 1974 qui vit et travaille à Tanger et plonge dans un imaginaire chatoyant, végétal et aquatique. Avec Faissal Benkiran et ses compositions, plongeon dans un hyperréalisme qui laisse béat. «La peinture de Saad Ben Cheffaj est substantiellement figurative, l’artiste n’a jamais tourné le dos à l’histoire. Son art n’est guère intellectualiste mais solidement ancré dans la culture et l’humain dans son essence. «Il faut réveiller les choses à travers la peinture pour que l’homme soit en contact avec son histoire». Des positions sans concession mais point de privilège cependant chez Saad Ben Cheffaj sinon la rigueur du métier et le labeur dans la sensibilité. Il s’agit de créer une peinture où seront alliées émotion et sensation de l’étrange», rappelle le critique d’art.

Quant aux toiles de Rachid Sebti, elles dévoilent le huit clos, séduisant et énigmatique de l’éternel féminin. Le corps dans tous ses états, thème universel par excellence. Une belle palette d’artistes tous aussi différents les uns les autres mais qui se retrouvent dans la façon d’exprimer leur créativité. «Ainsi s’explique chez ces nouveaux figuratifs cette allergie à l’exotique, à l’appartenance ethnographique, bientôt à tout ce qui a trait au civilisationnel. Autant de sincérités dans un monde hyper référentiel qui se meut au gré des humeurs d’hommes forts de la planète. La peinture a toujours été le miroir de son temps». Une exposition qui se poursuit jusqu’au 19 août.



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