Maroc

Casablanca. Les autorités mènent la croisade contre les dos d’âne

 

Ils sont un cauchemar pour les automobilistes à cause de leurs conséquences fâcheuses sur les véhicules. Les gendarmes couchés, dos d’âne ou ralentisseurs deviennent les ennemis des amortisseurs quand ils ne respectent aucune norme.

Invisibles, hauts et sans aucune signalisation, ces bosses casse-vitesse ponctuent les artères de la métropole et handicapent, plus qu’autre chose, le trafic de la ville allant jusqu’à causer des accidents ou des complications mécaniques pour différents véhicules. 

A Casablanca, justement, les citoyens sont excédés. Plusieurs personnes sondées déclarent ne pas être contre la mise en place de ces ralentisseurs, mais critiquent l’anarchie qui prévaut dans leur mise en place. “Nous payons des impôts et taxes pour utiliser des routes conforme. Circuler sur la chaussée à Casablanca devient facteur de risque, ces “montagnes” invisibles et chaotiques ne mettent pas seulement les véhicules en danger, mais favorisent les accidents à cause des freinages brusques”, fustige une Casablancaise interrogée par LESECO.ma.

Néanmoins, il semblerait que les choses soient près de s’arranger. Si l’on en croit les déclarations des autorités locales. “Le relevé de l’existant nous a permis de constater trois types de ralentisseurs à Casablanca. Ceux respectant les normes, ceux nécessitant une rectification, et puis les hors-normes qui seront supprimés bientôt”, nous annonce Mustapha Lhaya, 2e vice-président du Conseil de la ville de Casablanca, en charge des infrastructures.

Les travaux sont actuellement délégués à Casa Aménagement qui devra veiller à ce que “que tous les ralentisseurs de la métropole soient conformes aux normes dans les quelques mois à venir”, promet Mustapha Lhaya. 

Quant aux normes exactes des ralentisseurs routiers, la question reste floue. Auprès de Casa Aménagement, on assure que c’est “le Conseil de la ville qui dicte les normes devant par la suite être appliquées”. Ce que le 2e vice-président du Conseil de la ville de Casablanca rejette. Selon lui, et conformément à l’accord signé avec la ville, c’est à la société délégué de rédiger et d’appliquer les normes.

À quoi devraient ressembler les ralentisseurs ? 

Régies par l’arrêté conjoint du ministre de l’Équipement et des transports et du ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, publié au Bulletin officiel n° 5636 du 5 juin 2008, les normes techniques des ralentisseurs prévoient que deux types de ralentisseurs seulement sont autorisés au Maroc, à savoir les dos d’âne ou trapézoïdal. 

Selon cet arrêté, les ralentisseurs doivent toujours être précédés de panneaux de signalisation pour prévenir les usagers de la route et éviter toute surprise. Un marquage au sol avec des couleurs distinctes est aussi obligatoire pour tous les dos d’ânes afin de permettre leur visibilité de jour comme de nuit.

Censés être déployés dans les zones sensibles pour canaliser le trafic et réduire la vitesse des véhicules dans les artères qui connaissent un important afflux de piétons, les dos d’âne s’invitent aussi sur les voies rapides de Casablanca. Plantés partout, ils détruisent les véhicules plus qu’autre chose.

Or, la majorité des ralentisseurs ne respectent pas les normes en matière d’intervalle et hauteur, “les voitures sont plus usées à Casablanca qu’à Rabat ou Marrakech par exemple”, déclare un automobiliste. 

L’aberration est partout, mais il faut dire qu’elle est prédominante dans la ville blanche. Ici, en effet, certains citoyens vont jusqu’à se substituer aux autorités compétentes en construisant des ralentisseurs  » sur commande » devant leurs domiciles. Ils estiment que cela sécurisera le périmètre et leur épargnera les nuisances sonores des excès de vitesse. 

Installés anarchiquement, ces ralentisseurs ressemblent souvent à des trottoirs en milieu de route, trop hauts et trop raides. “Ces installations sont un réel danger”, affirme un chauffeur de taxi.

“Sans rentrer dans les détails de qui est responsable de ces ralentisseurs hors-loi, les citoyens ont aussi profité de l’anarchie qui régnait avant pour installer des dos d’âne profitant parfois des travaux de la voirie de la ville. Tout sera retiré pour protéger la sécurité des automobilistes et des piétons”, annonce Mustapha Lhaya. 

Pour l’heure, et quoique le cahier de charges des ralentisseurs n’ait pas été détaillé au public par les deux parties concernées à savoir le Conseil de la ville de Casablanca et Casa Aménagement, les critères techniques ne devraient pas déroger à ce qui se fait sous d’autres cieux.

Le dos d’âne

Le plus ancien et le plus courant, sa hauteur est en général de dix centimètres et sa longueur de quatre mètres.

Trapézoïdal

En forme de trapèze, ce ralentisseur routier est d’une hauteur de dix centimètres et une longueur comprise entre deux mètres et demi et quatre mètres.

 

Ralentisseur en bande sonore
Sous forme de bandes disposées sur la route, ce ralentisseur émet un bruit sourd au contact des roues pour attirer l’attention du conducteur.
Le ralentisseur pour voie privée
Fabriqués en caoutchouc ou en ciment, ces ralentisseurs de vitesse sont en général munis de couleurs caractéristiques, à savoir le jaune et le noir. De forme bombée, ils sont construits devant les hôpitaux et des centres commerciaux par exemple.
Le coussin berlinois
Dos d’âne sophistiqué, c’est des coussins de ralentissement pour zones urbaines recommandés pour l’aménagement des zones à 30 km/h.


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