Intelligence artificielle. 50 MDH pour les projets novateurs

L’appel à projets lancé par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Industrie porte sur 11 thématiques de recherche. Les projets devront être portés par une ou plusieurs structures de recherche accréditées.
La course est lancée. L’appel à projets (AP) sur l’intelligence artificielle (IA), initialement annoncé pour janvier dernier par Saïd Amzazi, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MENFPESRS), le 12 décembre dernier à l’Université polytechnique Mohammed VI de Benguerir lors du Forum sur l’intelligence artificielle en Afrique, est définitivement lancé (cf:www.leseco.ma). Initié en partenariat avec le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique (MIICEN), «l’initiative vise à impulser une dynamique de recherche en IA dans différents domaines en conditionnant la soumission des différents projets des équipes de recherche à l’établissement d’un partenariat avec l’industrie», explique Amzazi. L’idée est donc de susciter, d’identifier et de sélectionner des projets de recherche en IA pertinents, réalisables et ayant de réels impacts socio-économiques entre l’industrie et l’université.
Dépôt des candidatures avant le 15 mai
Ces projets devront concrètement porter sur 11 thématiques de recherche arrêtées par le département d’Amzazi dans l’IA et le big data notamment. Quelques exemples. Dans le domaine de la santé, les concurrents devront notamment proposer des innovations qui touchent à la médecine de précision, la chirurgie robotisée, l’imagerie médicale, la télémédecine, les systèmes experts d’aide au diagnostic précoce, l’e-health, etc. Dans la thématique énergie, eau et environnement, les propositions doivent porter sur les réseaux électriques intelligents (smart grids), l’efficacité énergétique (EE), les systèmes intelligents de gestion de l’eau, le système de monitoring de l’environnement… Dans l’industrie, il sera plutôt question de projets de maintenance prédictive, de robotique ou encore d’industrie 4.0. En matière de transport et logistique, les projets doivent être orientés mobilité urbaine intelligente, véhicules autonomes connectés, smart supply chain, etc. Et dans les villes intelligentes, les équipes de recherche en compétition sont attendues sur les maisons et bâtiments intelligents ou encore la sécurité, etc. Ces projets devront également être portés par une ou plusieurs structures de recherche accréditées, c’està- dire des centres et institutions de recherche publics ou privés reconnus par les pouvoirs publics. Ceux dont les projets seront retenus bénéficieront d’un financement à travers un budget de 50 MDH consacré à l’AP. Ceci, sur la base d’un contrat qui sera conjointement signé par le MENFPESRS, le MIICEN, l’Agence de développement digital (ADD), le Centre national pour la recherche scientifique et technique ( CNRST) et l’université/institution dont relève le coordonnateur du projet. La durée de réalisation maximale d’un projet est fixée à 36 mois à partir de la date du premier versement à l’université/ institution bénéficiaire. La date limite de soumission des projets auprès du CNRST est fixée au 15 mai prochain.
Lutter contre la fuite des cerveaux
Signalons que cet appel à projet vise surtout à préserver les jeunes talents développeurs marocains, aujourd’hui très rares, contre la captation des géants du numérique. Cela relève de la responsabilité des États et des institutions créées dans le domaine. Mieux: selon Saïd Amzazi, «bien en amont, il convient déjà de préparer dès le plus jeune âge les futures générations à cette immersion numérique et à la transformation radicale des métiers et des méthodes de travail existants. Cela suppose évidemment d’investir massivement non seulement dans les TIC dès l’école primaire et tout au long de la formation jusqu’au supérieur, mais aussi de former à l’éthique liée au numérique parce que nous avons besoin aussi que nos futurs concitoyens soient pleinement conscients des dangers inhérents au numérique».