Sebou. La région peaufine son dispositif anti-inondations
Lors du dernier Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), les responsables ont dévoilé que l’agence va mobiliser une enveloppe de 88,2 MDH pour la protection de son territoire contre les inondations.
Le bassin du Sebou est potentiellement confronté aux risques d’inondations qui sont de plus en plus récurrents et exacerbés par le changement climatique et une rapide urbanisation. Ces risques entraînent généralement des dégâts économiques et sociaux lourds touchant souvent des populations et des territoires vulnérables.
À cet effet, la protection contre les inondations de la zone d’action de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS) figure parmi ses premières préoccupations fondamentales. Pour faire face au risque d’inondations, ladite agence intervient selon des mesures structurelles qui sont axées sur la correction, la déviation et l’entretien des cours d’eau, l’augmentation de leur capacité et la création d’ouvrages d’écrêtement et de stockage des crues. Concernant les mesures non structurelles, celles-ci reposent sur l’accompagnement des documents d’urbanisme et les projets d’investissements pour éviter toutes les constructions dans les zones inondables et la mise en place des systèmes d’alerte de façon à réduire les conséquences les plus dramatiques des inondations.
Pour concrétiser ses objectifs, les responsables de l’ABHS ont dévoilé lors de leur dernière assemblée administrative une panoplie de partenariats pour la protection du territoire. La première convention de partenariat concerne la réalisation des travaux d’aménagement de Oued Lhimer pour la protection de la ville de Fès contre les inondations d’un coût global de 41,5 MDH. Ce projet sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Conseil de la région Fès-Meknès (18 MDH), le Conseil de la ville de Fès (11 MDH), l’Assemblée préfectorale (5,5 MDH), l’Office national des chemins de fer (5 MDH) et l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (2 MDH). En vertu de cet accord dont l’exécution sera assurée par un comité mixte présidé par le wali de la région Fès-Meknès, les parties signataires s’engagent à mobiliser au cours des trois prochaines années les ressources financières nécessaires et à réaliser les travaux conformément au programme convenu à travers des sociétés spécialisées en la matière et sélectionnées dans le cadre d’un appel d’offres. Le deuxième projet concerne la réalisation des travaux de protection de la localité de Sidi Harazem contre les inondations pour un coût global de 20 MDH.
Ce projet sera réalisé entre 2019 et 2020 en vertu d’un partenariat entre le Conseil régional, l’Agence du bassin hydraulique de Sebou, le Conseil préfectoral de Fès et le Conseil communal de Sidi Harazem. Deux autres conventions concernent la réalisation des travaux pour la protection des centres de Terwal (Ouazzane) et Bouchbel (Kehnifra) contre les inondations. Les deux projets vont nécessiter respectivement des enveloppes de 12 et 6,7 MDH. Quant à la province d’Ifrane, elle bénéficiera de trois projets dans les centres d’Aït Ghanem, Tawssalt et Ait Amer Ouali pour la réalisation de travaux pour la protection contre les inondations, ces projets vont nécessiter respectivement 2,1 MDH, 4,7MDH et 1,2 MDH. Il faut rappeler qu’un autre projet est également en cours de réalisation, il s’agit du programme de protection de la ville de Meknès contre les inondations. Ce projet qui est lancé en partenariat avec l’ABH Sebou, les ministères de l’Intérieur, de l’Équipement, le Conseil provincial et la Commune de Meknès nécessitera une enveloppe globale de 210 MDH. La contribution du conseil régional à ce projet est de 30 MDH entre 2019 et 2020. Le maître d’ouvrage de ces trois projets étant l’ABH de Sebou. Il est à noter qu’au cours de cette année, la ville de Fès s’est mobilisée pour anticiper les inondations. Ceci étant, il faut dire qu’en dépit des inondations qui ont envahi la ville de Fès, personne ne peut contredire qu’une grande mobilisation a été déployée par la commune en collaboration avec ses partenaires locaux : l’ABHS et la RADEEF.
Pour limiter les différents risques que posent ces oueds, l’ABHS a réalisé depuis 2002 sept études d’un montant de 7,3 MDH outre un schéma de protection contre les inondations qui a été établi pour éviter les constructions dans les zones à risques et assurer la réhabilitation des oueds de manière cohérente et en respectant les standards en vigueur. Depuis son lancement et jusqu’à nos jours, les travaux réalisés dans le cadre de ce schéma ont nécessité près de 108 MDH, dont 63 MDH apportés par le ministère chargé de l’Eau et 14 MDH par l’ABHS.
Trois conventions pour lutter contre la pollution et 20,1 MDH
Pour accompagner ce programme ambitieux, l’ABH de Sebou a également mis en place trois conventions de partenariat pour lutter contre les effets de la pollution dans le bassin. Dévoilés lors de la dernière assemblée de l’ABHS, la première convention consiste en la réalisation d’une centrale pour le traitement des rejets des unités de trituration dans la province de Sidi Kacem. Nécessitant une enveloppe de 4,7 MDH, ce projet sera réalisé en partenariat entre le ministère de l’Équipement, le ministère des Finances, l’ABH Sebou, l’Association des sociétés de trituration de Sidi Kacem, la commune et la province de Sidi Kacem. Un autre projet similaire sera réalisé avec une enveloppe de 10 MDH dans la commune de Lmhaya dans la province de Meknès. S’agissant de la troisième convention de partenariat, elle concerne le traitement et la réutilisation des déchets liquides dans l’irrigation dans la province de Lhajeb. Nécessitant une enveloppe de 5,4 MDH, ce projet sera réalisé en partenariat avec le ministre des Finances, le ministère de l’Équipement, l’ABHS et le domaine MMA «Belles sources».