La provocation de trop
Le Marocain peut fermer les yeux sur beaucoup de dérapages mais ne pourra jamais tolérer que l’on brandisse la carte de l’intégrité comme moyen de pression. En effet, il ne faut rien connaître à l’histoire, ni à la diplomatie, pour tenter de déstabiliser le Maroc et de le faire chanter afin de l’obliger à adopter des positions pour le moins… aventurières. L’Arabie saoudite est en train de le découvrir à ses dépens et ses sorties médiatiques contre le royaume du Maroc ne sont qu’une énième bêtise commise au cours des trois dernières années. Faut-il rappeler la «folie des grandeurs» qui a touché les amis avant les adversaires ? Nul besoin. En tout cas, notre pays a fait preuve d’une grande retenue en s’abstenant de répondre à la campagne anti-Maroc menée par l’Arabie pendant la candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2026. S’en sont suivies les folles sorties d’un certain conseiller royal, en l’occurrence Turki Al-Sheikh. Mais la provocation de trop est cette reconsidération de la position saoudienne quant à l’affaire du Sahara.
La chaîne saoudienne Al-Arabiya utilise depuis quelques jours ce dossier pour faire du chantage de bas étage, croyant tenir le Maroc par le bras qui fait mal ! Franchement, ils ne connaissent rien à ce pays qui n’a jamais été un suiveur. En revanche, ils oublient la longue liste des actions de soutien marocain à l’attention de l’Arabie.
Aujourd’hui, le Maroc rappelle son ambassadeur à Riyad et suspend sa participation à la guerre au Yémen. Un message civilisé en guise de protestation dans l’espoir que ce style trouve écho du côté des sages d’Arabie. De toute façon, même si les choses venaient à être remises sur les rails un jour, le 13 juin 2018 aura définitivement marqué une rupture populaire. Un petit coup d’œil aux réseaux sociaux montre clairement que le seul résultat de ces enfantillages est une division plus marquée entre les peuples arabes. Pleure, ô fraternité !
