A Marrakech, les promoteurs immobiliers cherchent de nouveaux clients
Le Salon de l’Immobilier et de l’Urbanisme de Marrakech (SIUM) a donné rendez-vous, du 24 au 27 janvier, aux habitants de la région, pour les mettre en contact avec tous les professionnels de l’immobilier, du financement et des experts en conseil.
Pour acheter ou louer un bien, la tâche s’avère ardue pour les particuliers. La multiplicité des programmes, la complexité apparente des démarches et le manque d’information quant aux formalités à remplir sont autant de freins qui peuvent décourager les futurs acquéreurs ou locataires. C’est dans cette vision que s’inscrit le Salon de l’Immobilier et de l’Urbanisme de Marrakech (SIUM), organisé pour la deuxième année consécutive. Celui-ci est venu en effet simplifier la vie des particuliers, et les mettre en relation avec tous les professionnels du secteur. Du 24 au 27 janvier 2019, sous l’égide du ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, le SIUM a réuni l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du secteur. Promoteurs et agences immobiliers, banques et notaires étaient présents sur la place 16 novembre à Marrakech afin de guider les personnes qui souhaitent découvrir des projets dans les quatre coins du Maroc, rencontrer des experts ou encore établir un plan de financement. Véritable carrefour des acteurs de l’immobilier et de l’urbanisme étendu sur un espace de 5000 m2, le SIUM a proposé à ses visiteurs un large choix d’offres et de conseils en un seul et même lieu, avec la présence de promoteurs reconnus et de projets de référence dans tous les standings et pour tous les segments et publics. Le marché de l’immobilier est freiné par le manque d’informations précises, de fausses croyances en plus de freins personnels détournant la demande de l’offre. «Le SIUM vise la mise en place d’un environnement propice à l’accès facile à une information juste et à la concrétisation d’affaires, via des offres adaptées et représentatives du marché et de rencontres utiles et structurantes », explique Tarek Amass, président du SIUM. Avec l’ambition de faire de la proximité une valeur forte de sa mission, cette seconde édition a été marquée par l’organisation d’ateliers pratiques avec des experts, dans le but de fournir toutes les clés aux visiteurs pour comprendre et réussir leur projet immobilier dans les meilleures conditions. Des speed meetings leur ont été également proposés avec des spécialistes, en vue de leur permettre e recueillir un maximum de renseignements. Enfin, le SIUM 2019 a été principalement dédié au développement durable. L’édition a mis en exergue les projets et acteurs qui œuvrent en matière de préservation de l’environnement. Avec à la clé la participation de jeunes entrepreneurs qui ont eu l’opportunité de présenter leurs projets et réalisations au grand public.
Un secteur en crise
Selon les derniers chiffres de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) publiés en juin 2018, le secteur se porte tant bien que mal. La taille du marché du locatif est inférieure à celle de l’acquisition. Mais des agents immobiliers rapportent que la location affiche une bonne dynamique, profitant justement de l’atonie de l’immobilier à l’achat. Les ventes de ciment ont repris de façon spectaculaire au mois de juin dernier. Le ministère de l’habitat relève dans son bilan mensuel une consommation en hausse de 13,02%, soit un stock de 815.842 tonnes écoulées sur le marché contre 721.846 tonnes vendues au même mois de l’année précédente. Cette hausse est la première en son genre depuis la baisse fulgurante enregistrée au mois de mars 2018, soit un repli de 15,11%. Toutefois, cette progression à deux chiffres n’a pas pu ralentir le gap observé en glissement annuel. Les cimenteries du Maroc enregistrent au premier semestre de l’année des ventes en berne de l’ordre de 2,88%. En volume, cette baisse se traduit par la vente de 6,57 millions de tonnes de ciment sur les six premiers mois contre 6,77 millions de tonnes au même semestre de l’année passée. Ce rythme baissant du secteur peut être expliqué par la frilosité et l’attentisme des éventuels acquéreurs, en plus du ralentissement économique. Mais selon William Simoncelli, directeur général de l’agence Carré Immobilier, la vraie problématique n’est autre que la capacité de financement des acquéreurs. «Les gens n’ont pas les moyens d’acheter», avance-t-il. «Les chiffres officiels indiquent qu’il y a une demande estimée à 1,5 million de logements, avec une augmentation structurelle d’à peu près 200.000 unités par an.
C’est quand même beaucoup. Mais sur cette demande, près de 75% porte sur des budgets inférieurs à 140.000 dirhams». William Simoncelli conclut : «En dépit d’une baisse constante des taux des crédits, ces derniers restent chers. Les gens n’arrivent pas à emprunter et ne peuvent même pas se constituer un capital. La solvabilité de la demande est un réel problème».