Sur la corde raide
Deux dossiers majeurs vont dicter la politique étrangère du Maroc durant cette année 2019: l’affaire du Sahara et l’accord agricole. On sait que le cabinet Trump n’est plus indifférent à l’affaire du Sahara, notamment grâce au conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Ce dernier murmure à l’oreille de Trump que les États-Unis ne peuvent continuer indéfiniment à subventionner l’essentiel des dépenses de la Minurso. L’administration américaine n’hésite plus à dire qu’elle ne peut continuer à financer les foyers de tension, partout dans le monde. Mais le fait est que Bolton a un faible pour l’Algérie, où il a officié des années durant, et Trump lui a délégué cette épineuse affaire. Croisons les doigts et essayons d’anticiper une éventuelle bévue de cette administration qui enchaîne les décisions hostiles à ses alliés, plus qu’à ses ennemis même! Le Mexique et le Canada en savent quelque chose. Sur un autre registre, le renouvellement de l’accord agricole avec l’Union européenne connaît, depuis quelques temps, des tiraillements entre les pro-séparatistes d’un côté et les amis du Maroc de l’autre.
À cet égard, la montée en puissance des radicaux, de gauche comme de droite, n’arrange pas les affaires de notre pays, mais nous avons encore des cartes à brandir comme la politique de migration et la lutte contre l’immigration clandestine, la sécurité et la lutte anti-terroriste. Les sécuritaires marocains savent que sur ces dossiers, l’Europe «officielle» caresse le Maroc dans le sens du poil et, en raison de cette montée des risques qui menacent la stabilité du vieux continent, ce dernier sait pertinemment que seul un Maroc solide, unifié et stable pourrait faire rempart à une déferlante d’immigration et de terrorisme. L’équation est plutôt maîtrisée côté européen, mais elle demeure énigmatique de l’autre côté de l’Atlantique!