2019, la consécration

Il y a un peu plus d’une année, le souverain a pour la première fois évoqué les limites du modèle de développement au Maroc. Malgré ce warning, rien n’a changé en 2018. Les partis politiques, les centrales syndicales, la société civile et les institutions constitutionnelles doivent mettre la main à la pâte et faire preuve d’ingéniosité afin de produire les prémices d’un modèle alternatif. Or, abstraction faite de quelques tables rondes ici et là, aucune action concrète n’a vu le jour. Tout ce beau monde était attendu afin de se projeter dans l’avenir et travailler sur des aspects novateurs. Nous n’avons eu que de la littérature et un égarement des priorités du pays. Pourtant, tous les Marocains savent que ces priorités sont l’éducation, la santé et l’emploi. Il ne s’agit pas de dicter ici une quelconque feuille de route pour le nouveau modèle de développement ; celle-ci devrait émaner des instances citées ci-haut, qui regorgent de compétences et d’experts. Ceux-ci pourraient s’inspirer d’autres modèles qui ne sont pas loin de la réalité marocaine mais plus poussés et efficients. Ils ne doivent pas perdre de vue les volets de la gouvernance et de la moralisation en l’absence desquels aucune stratégie ni modèle de développement ne saurait perdurer. 2019 doit donc être placée sous le signe de la consécration de ce chantier, et ses bases doivent être jetées dès le premier trimestre de cette nouvelle année. Les formations politiques et les différentes composantes de la société ne pourront se démarquer que par la production d’une typologie de modèles de développement à adopter. Les différents projets soumis au débat public et au laboratoire du gouvernement doivent aboutir à un modèle qui requiert une majorité, pas nécessairement un consensus. N’attendez pas d’être dos au mur pour le faire !