Maroc

Objectifs de développement durable : L’Afrique doit ajuster ses programmes

L’Afrique doit opérer des ajustements dans ses programmes de formation pour qu’elle puisse réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, ont souligné, jeudi, à la MAP des participants aux travaux du 8e sommet Africités à Marrakech.

L’Afrique pâtit du manque des compétences au niveau local, alors que l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable exigent des ressources humaines qualifiées capables de relever les multiples défis qui se dressent devant le continent, ont-ils dit, notant que cette situation interpelle les décideurs en charge de l’enseignement et de l’éducation qui doivent mettre en place des programmes de formation en adéquation avec les besoins en compétences.

« Il faut développer les compétences africaines en introduisant des ajustements aux programmes de formation actuels », a affirmé John-Mary Kauzya du département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, estimant que c’est uniquement de cette manière que l’on peut doter le leadership local de compétences capables de mettre en œuvre les Objectifs de développement durable.

Kauzya a également évoqué la problématique de la fuite des cerveaux en Afrique, relevant que ce phénomène a été depuis longtemps un problème africain.

Certains pays d’Afrique se sont attaqués à cette question, de différentes façons, pour faire en sorte que les compétences africaines puissent participer au développement de l’Afrique, a-t-il dit, ajoutant que c’est pour cette raison que bon nombre de pays africains considèrent la diaspora comme une région de plus.

Les leaderships africains ont décidé ainsi pour bénéficier des compétences nationales à l’étranger, a-t-il expliqué, faisant observer toutefois que l’une des tâches les plus importantes des leaderships africains aux niveaux continental, national et même à l’échelle locale, est de créer des conditions de développement qui incitent les compétences africaines à rester en Afrique et à mettre leur génie au service du développement du continent.

Najat Zarrouk, directrice de l’Académie africaine des collectivités locales (ALGA), a également souligné l’importance de disposer de compétences africaines qualifiées, capables de mettre en œuvre les Objectifs de développement durable au niveau local, notant que c’est pour cette raison que les Nations unies ont élaboré cinq modules de formation portant notamment sur la transformation du service public, du leadership et de l’administration publique pour pouvoir atteindre les objectifs de l’Agenda 2030, surtout l’objectif N°16 autour des institutions efficaces, transparentes, compétentes, ouvertes et inclusives.

Ces modules de formation seront mis en ligne sur le portail des Nations unies en six langues et portent sur des thématiques en lien avec le changement des mentalités et de la façon de faire et de penser l’administration publique afin qu’elle soit créative et imaginative pour répondre au mieux aux attentes de la population.

Par ailleurs, lors d’un panel sur « les industries créatives et autonomisation des jeunes : le rôle de la pensée du design et de la créativité dans l’autonomisation, l’habilitation et l’impact de la jeunesse africaine », Ajala Mogbolahan de Zattu, le pionnier du mouvement « Makeit », une approche de pensée créative pour l’autonomisation de la jeunesse africaine, a indiqué que le programme de formation Makeit 100k est une initiative nigériane au service de la jeunesse panafricaine qui vise à tirer parti des industries créatives dans le domaine culturel pour créer une plateforme de réseautage des jeunes compétences africaines afin de promouvoir l’emploi et les opportunités de travail.

Les industries culturelles et créatives constituent un levier stratégique de l’économie numérique, a-t-il dit, relevant que ce secteur inclue musique, cinéma, audiovisuel, arts graphiques, photo, édition, jeux vidéos et publicité, des domaines qui intéressent fortement les jeunes et qui leur ouvrent des perspectives d’emploi prometteuses.

Cette session a discuté particulièrement des stratégies à même de faire de Lagos la destination préférée des médias et du divertissement sur le continent. Les intervenants ont exploré aussi comment la politique musicale et la stratégie de développement de Sound Diplomacy peuvent être intégrées dans le programme de formation Makeit 100k.



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