Quel avenir dans le cadre de la régionalisation avancée ?
Plan d’aménagement, zones industrielles, textile et autres, ce sont les principaux sujets qui ont été débattu hier par les responsables de la Région Fès-Meknès lors d’une rencontre sur la régionalisation avancée et l’équité régionale.
Le dernier découpage a donné lieu à des régions déséquilibrées au plan économique et social. Le mensuel Économie & Entreprises a organisé une conférence-débat à Fès sur «Régionalisation avancée et équité régionale». Cette rencontre qui a connu la participation des élus, des opérateurs économiques et du secteur privé dans la région a constitué une plateforme d’échanges sur les principales difficultés qui entravent le développement économique de la région dans le cadre de la régionalisation avancée. La ville de Fès, érigée en chef-lieu, est appelée à jouer un rôle important pour tirer les autres composantes de la région vert le haut. Or, la capitale spirituelle et religieuse du royaume souffre, elle-même, de plusieurs dysfonctionnements et fait face à de nombreux défis. Un des pôles économiques les plus importants du pays dans les années 60 et 70, fleuron industriel (textile, agroalimentaire…) et centre universitaire et scientifique, la ville a perdu du terrain au fil des années. Autrefois, 2e pôle après Casablanca en termes d’activité manufacturière, Fès a dégringolé à la 8e, voire la 9e place au profit de nouveaux pôles qui ont su profiter de la dynamique économique du pays (Tanger, Kénitra, El Jadida…). Le chômage atteint en effet des niveaux inquiétants dans la ville, la pauvreté y gagne du terrain et les perspectives économiques et d’emplois y sont de plus en plus rares. Pis encore, plusieurs projets structurants ont été lancés, ce qui devrait créer une dynamique économique et de l’emploi mais plusieurs de ces projets connaissent de grandes difficultés, certains sont mis en stand-by et d’autres sont restés lettre morte (P2I, Zone franche, Oued Fès, plan d’aménagement…). Malgré ces nombreuses difficultés, tout porte à croire que le résultat sera à la mesure des défis. À l’horizon 2023, c’est un investissement d’un milliard de DH qui sera injecté dans la médina. Un montant conséquent qui englobe d’abord les programmes lancés en 2013 et portant sur la restauration de 27 monuments historiques, le traitement du bâti menaçant ruine (2013-2018) mais également l’aménagement de huit parkings autour de la médina d’une capacité de 3.600 places et la mise en place d’un dispositif d’information touristique. « Les actions correspondantes doivent ainsi participer d’une approche multidimensionnelle s’étendant à des domaines aussi variés que l’urbanisme, les infrastructures et l’aménagement du territoire», précise Driss Al Azami El Idrissi, maire de la ville de Fès.
Textile : une crise de main-d’œuvre
Jadis, 1er pole de production de textile au Maroc, la ville de Fès souffre depuis plusieurs années d’une crise sans précèdent dans ce secteur, surtout après la fermeture de l’ancien fleuron du textile «COTEF». Cette crise est due en grande partie aux responsables de la région qui n’ont pas développé, depuis plusieurs années, le potentiel de ce secteur à forte valeur ajoutée. En outre, on trouve que la plupart des industriels de la région n’ont pas modernisé leurs outils de production pour faire face à la concurrence des produits turcs et chinois. «La région souffre également d’un manque de compétence et de main-d’œuvre qualifiée sur le marché du travail de la région, ce qui rend le développement du secteur du textile plus perplexe», souligne le président de la CGEM Fès-Taza, Mohamed Berrada Rkhami. Pour résoudre cette problématique, il faut noter que l’AMITH en partenariat avec le CRI, OFPPT et l’ANAPEC préparent actuellement un programme qui vise à renforcer le secteur en matière de ressources humaines avec des formations pour les salariés et des programmes d’insertion pour les nouveaux diplômés.
Plan d’aménagement de la ville de Fès
S’agissant du plan d’aménagement (PA) de la ville de Fès, Driss Al Azami El Idrissi, maire de la ville a précisé que le nouveau PA sera prêt d’ici 3 mois. Tant attendu, ce plan qui prendra en considération les doléances de l’ancien PA, permettra aux responsables de la ville de mettre fin aux mauvaises pratiques liées aux actions spéculatives et d’assurer une meilleure gestion du périmètre urbain. Avec cette nouvelle copie, le Conseil communal compte mettre de l’ordre dans la gestion des zones urbanisables. Pour les responsables de la ville, le futur plan d’aménagement permettra la promotion de la qualité architecturale, technique et environnementale des constructions. Ce nouveau PA veillera également à une harmonie architecturale et surtout au respect du futur Code de la construction et de celui de l’urbanisme. Il s’agira aussi de dessiner les grandes options de l’aménagement de la ville.