Le Maroc avorte plus de 65.000 tentatives d’émigration irrégulière par an
Interrogé sur la coopération maroco-espagnole en matière d’immigration, le responsable marocain a souligné que les réunions régulières du groupe migratoire permanent, créé en 2003, ont permis aux deux pays d’harmoniser leurs matrices d’analyse et de coordonner leurs actions, non seulement dans la lutte contre la migration irrégulière, mais également dans la promotion des voies légales de la migration régulière.
En ce qui concerne l’Union européenne (UE), Zerouali a assuré que les rencontres, ces derniers mois, du ministre de l’Intérieur avec le commissaire européen aux migrations et affaires intérieures ont inauguré une nouvelle ère de coopération rénovée entre le Maroc et l’UE dans le domaine des contrôles frontaliers et dans la lutte contre les réseaux.
«Les contours de cette coopération, que nous voulons durable et pérenne, et non juste conjoncturelle, sont en cours de finalisation par les experts des deux parties», a-t-il précisé.
Processus de Rabat … Une référence internationale
En réponse à une question sur le Processus de Rabat, lancé par le Maroc en 2006, le wali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières a souligné que ce processus avait inauguré un chapitre inédit en mettant autour d’une même table les pays d’origine, de transit et de destination, observant qu’il est devenu la référence en matière de nouvelles initiatives régionales et internationales.
«C’est un cadre qui offre une vision globale intégrant des solutions structurelles en amont, notamment à travers des initiatives de développement durable en Afrique», a-t-il dit en faisant remarquer toutefois que sa mise en œuvre se heurte parfois à la primauté de la logique sécuritaire de certains pays du Nord.
Pas de centres de rétention au Maroc !
L’ouverture des centres de rétention pour les migrants interceptés en mer en dehors des frontières européennes devient un sujet récurrent. Sur ce point, le wali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières, s’est montré ferme en relevant que cette solution a déjà montré ses limites en Europe.
«Nous n’allons donc pas transposer une mesure vouée à l’échec. D’autant plus qu’in fine cette solution ne fera que déplacer un problème sans le résoudre sur le fond», a-t-il affirmé en répondant à l’interrogation du journaliste sur le rejet par Rabat de l’idée de tels centres.
«Ce refus est également cohérent avec notre acceptation de la notion de responsabilité partagée», a-t-il expliqué.