Un abattoir moderne dans le pipe
Une enveloppe de 71 MDH a été dédiée au nouvel abattoir. Ce dernier permettra une production de 4.200 à 5.500 tonnes de viandes par an.
Le Conseil communal de Fès vient de valider un projet de partenariat pour la création d’un nouvel abattoir communal. Nécessitant une enveloppe de 71 MDH, ce nouveau projet vise le renforcement des équipements communaux et la préservation de la santé de la population. Le projet sera réalisé en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et la commune. Les trois partenaires devront contribuer avec des enveloppes globales de 21 MDH en 2019 et 25 MDH en 2020 et 2021. D’après les responsables du conseil communal, «le futur abattoir sera le plus moderne et le mieux équipé au niveau national». Cet abattoir sera construit dans la zone de Bensouda. «Le terrain est déjà identifié. Aujourd’hui, nous travaillons sur la capacité de ce nouvel abattoir pour bien répondre aux besoins des marchés locaux. Nous allons par la suite, en concertation avec les architectes, déterminer la superficie et le plan idéaux», précisent les responsables de la commune. Ces derniers veulent tirer la filière de la viande vers le haut en modernisant les abattoirs, dont la gestion incombe aux communes. Sur ce point, il faut rappeler que la majorité écrasante des 182 abattoirs et 700 tueries rurales du royaume sont vétustes, insalubres et ne répondent pas aux normes de santé et de sécurité. Pour l’aboutissement de ce projet, une commission de suivi et de coordination sera créée, placée sous la supervision du wali de la région.
Quid de l’actuel abattoir ?
S’agissant de l’actuel abattoir et de la fourrière communale avoisinante, les membres du conseil ont décidé d’effectuer un acte de passation des deux lots de terrain situés à Aïn Kadouss, dans l’arrondissement El Mariniyine, au ministère des Habous et des affaires islamiques pour la création d’une grande mosquée et d’un complexe religieux, culturel et administratif. Le prix du mètre carré adopté par la commune est de 1.200 DH. Pour rappel, l’abattoir actuel situé à Aïn Kadouss a été construit en 1951. Il souffre aujourd’hui de la détérioration ainsi que du vieillissement du matériel et des techniques utilisés. «Avec les moyens actuels et l’application des principes de bonne gouvernance en collaboration avec les responsables de la commune, nous avons pu encourager et valoriser la production au niveau de l’abattoir. Ainsi, la production de viande a été augmentée ces derniers mois pour atteindre 350 tonnes par mois. Toutefois, cela reste loin de nos ambitions, d’où l’idée de la création d’un nouvel abattoir aux normes internationales», souligne Mohamed Bendidi, directeur de l’abattoir de Aïn Kadouss. Il faut noter que cet abattoir emploie quelque 529 chevillards, avec un aide-chevillard pour chacun et une moyenne de 5 ouvriers pour ce dernier, soit un total de 3.174 emplois non permanents. Pour les recettes, l’abattoir encaisse 2,25 DH/kg de viande, ainsi que 44 DH sur chaque tête de bovin et 9 DH pour les ovins et les caprins. Enfin, la filière cuir devrait aussi profiter du nouveau site d’abattage. Les peaux seront mieux traitées et mieux conservées, ce qui permettra d’assurer de la matière première aux industries du cuir.