Lachguar : « Le gouvernement doit se concentrer sur les problèmes qui nuisent au développement du pays »
Les harragas et la patera fantôme
Le premier sujet polémique ayant suscité l’intérêt de l’opinion publique marocaine et ouvert le débat sur la politique migratoire du pays est celui de l’immigration clandestine. Dernièrement, le Nord du Maroc a assisté à un phénomène inédit : des pateras (go-fast) fantômes transportaient gratuitement les harragas vers les côtes espagnoles. Un phénomène aiguisé par l’intervention musclée d’une unité de la Marine royale qui a ouvert le feu sur un go-fast à bord duquel se trouvait une dizaine de personnes, toutes de nationalité marocaine, causant la mort de la jeune Hayat en plus de trois autres personnes blessées.
Dans ce sens, le premier secrétaire de l’USFP a rappelé, de prime abord, les efforts déployés par le gouvernement pour combattre l’immigration clandestine, «des efforts peu ou prou considérés par l’Union européenne».
«En ce qui est de la dernière vague migratoire, nous comprenons que la situation socio-économique de certains jeunes citoyens les contraint de quitter le pays pour chercher des opportunités de l’autre côté de la rive. La responsabilité, dans ce sens, est partagée entre tous les acteurs des scènes politique et socio-économique qui doivent se mobiliser pour mettre fin à ce phénomène», souligne Driss Lachguar.
La coalition gouvernementale
S’agissant du bras de fer engagé entre le PJD et le RNI, pourtant deux formations de la coalition gouvernementale, Lachguar s’est montré absolument indigné. «Le différend entre le PJD et le RNI doit être réglé en interne dans le respect absolu de la charte de la coalition», martèle le premier secrétaire de l’USFP. Et d’ajouter : «La coalition gouvernementale doit se concentrer sur les problèmes majeurs qui nuisent au développement du pays. Dans ce sens, le Conseil national du parti a sollicité le chef de gouvernement de rassembler sa majorité afin de recadrer le débat et les actions sur les dysfonctionnements auxquels assiste le pays dans les secteurs-clés comme la santé, l’enseignement, le transport, etc.».
Quid des réformes sociales
Tout en étant membre de l’échiquier gouvernemental, le premier secrétaire de l’USFP insiste sur la nécessité pour le gouvernement, à partir de la prochaine loi de Finances, de prendre en considération la vox populi. «Le gouvernement doit procéder à l’augmentation des salaires, l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, le renforcement de l’offre de soins et du système éducatif», a-t-il déclaré.
Sur cette trame et en vue de répondre aux revendications des citoyens Driss Lachguar propose une augmentation uniforme de salaire à raison de 500 dirhams, à partir de la prochaine loi de Finances, et une augmentation des allocations familiales à raison de 150 dirhams. «Le gouvernement peut financer ces augmentations en réévaluant à la baisse le budget des dépenses et des équipements, par exemple», explique le premier secrétaire de l’USFP.