HEM a fêté l’année dernière son 30e anniversaire, mais aussi la reconnaissance de l’ensemble de ses campus par l’État. Yasmine Benamour, administratrice directrice générale de l’école, nous dresse le bilan de trois décennies d’existence de HEM, et nous dessine les perspectives d’avenir d’une école qui fait de la recherche scientifique son cheval de bataille.
HEM Business School a fêté l’année dernière ses 30 années d’existence. Quel bilan faites-vous de ces trois décennies ?
Pour rappel, HEM a commencé ses activités en 1988 avec un campus à Casablanca et 60 étudiants. Aujourd’hui, HEM compte 5 campus à travers le Maroc, un institut «Med Métiers – l’Institut supérieur des métiers industriels» à Tanger, IFC – Banque Mondiale comme actionnaire institutionnel, environ 1.800 étudiants, 5.000 diplômés occupant des postes de responsabilité, voire de grands dirigeants -au Maroc et à l’étranger- dans divers secteurs, 170 professeurs et collaborateurs à temps plein, 300 professeurs vacataires nationaux et étrangers, 50 partenaires universitaires internationaux de haut niveau, 45 partenaires entreprises officiels (nationales et multinationales), un centre de recherche appliquée créé il y a 10 ans avec une plateforme électronique de recherche inédite – www.economia.ma – accessible à tous et une portée citoyenne très développée à travers de nombreuses actions incluant celles de la Fondation HEM (Université Citoyenne®, conférences-débats, bourses d’études, manifestations socio-culturelles pour les jeunes, collections d’ouvrages, etc.). HEM est également aujourd’hui reconnu par l’État marocain, tous campus confondus. Nous pouvons ainsi modestement dresser un bilan tout à fait positif du développement du Groupe HEM durant ces 30 dernières années. Nous sommes par-dessus tout très fiers de nos lauréats, de l’état d’esprit de notre institution, de ses valeurs et de ses convictions toujours aussi fortes.
Quels sont les masters qui répondent le mieux aux besoins du marché du travail au Maroc ?
À l’issue des trois premières années d’études qui constituent un tronc commun, le Programme Grande école de HEM propose 5 filières de spécialité: Finance, Marketing, Management international et Logistique, Comptabilité-contrôle-audit et Management des ressources humaines. Ils répondent tous aux besoins du marché du travail. En effet, nous restons très proches du monde de l’entreprise et de ses besoins.Préalablement à la création d’un programme de formation, et outre le travail de veille que nous opérons continuellement, nous faisons appel à des personnes du milieu professionnel pour construire le programme en question de façon adéquate. Nous faisons ensuite appel, pour les niveaux Master tout particulièrement, à des professionnels du monde de l’entreprise pour enseigner, conduire des séminaires très pratiques ou assister à nos jurys et grands oraux ; leurs retours sont également, dans ces cas-là, très intéressants et utiles. Enfin, nous réexaminons très régulièrement nos programmes existants à l’aune des besoins et des évolutions du monde économique par le biais de réunions avec ces mêmes professionnels.
Pouvez-vous nous présenter votre centre de recherche «Economia» ?
La recherche est un axe fondamental. HEM a été le premier établissement supérieur privé au Maroc à avoir créé son propre centre de recherche. Economia est un centre pluridisciplinaire (social, économique et managérial) de recherche appliquée, créateur de sens et de valeur ajoutée, avec les organisations, les acteurs économiques et sociétaux ainsi que les étudiants. En se dotant d’une plateforme Internet (www.economia.ma) et en publiant régulièrement des dossiers, Economia défend une conception open source de la recherche et cherche à servir de carrefour pour connecter des chercheurs en management et économie et en sciences sociales. Afin de mieux répondre à sa vocation de centre de recherche appliquée, Economia s’est doté, à partir de 2016, de chaires thématiques ayant pour buts la production scientifique (études de terrain, études de cas, articles scientifiques et policy papers), la mise en place d’observatoires de veille et laboratoires d’expérimentation, l’appui à des candidats doctorants et postdoctoraux, l’initiation de programmes innovants (ex: séminaires de formation, laboratoires d’incubation, etc.) et l’accompagnement par le conseil académique d’acteurs économiques, territoriaux et sociétaux.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Les perspectives du Groupe HEM sont nombreuses. Nous souhaitons ouvrir un Programme Grande École en ingénierie à la rentrée 2019 (le dossier est en cours d’autorisation). Fidèle à son état d’esprit, HEM souhaite donner à son cursus ingénierie une grande dimension managériale et de culture générale, incluant également une partie importante de développement personnel de l’étudiant et de travail des soft skills et de communication. Notre modèle pédagogique, dans son ensemble, conservera naturellement ses fondamentaux (valeurs fortes, sens de l’éthique, sérieux, ouverture à l’international, partenariats avec les meilleurs établissements, recherche, etc.), en répondant au mieux aux besoins de l’entreprise et en tendant toujours davantage vers l’excellence. Nous projetons parallèlement de dupliquer le modèle de notre institut «Med Métiers» de Tanger dans d’autres villes marocaines et probablement plus tard en Afrique. Pour rappel, il s’agit là d’un institut des métiers formant des cadres intermédiaires (BAC+3) en phase avec les besoins économiques de notre royaume et faisant coïncider enseignement de qualité et juste prix. L’ensemble de ces projets sont menés en collaboration avec notre partenaire institutionnel IFC – Banque Mondiale. Enfin, HEM a noué l’an dernier un partenariat stratégique avec Dauphine Casablanca, Campus de l’Université Paris-Dauphine au Maroc. HEM en a racheté 50% des parts. Ce renforcement de partenariat permet de nouvelles synergies sur les plans pédagogique, organisationnel et des infrastructures.