Centrale Danone : Les petites épiceries veulent une amélioration de la marge
En attendant la réalisation du plan d’action qui va découler de la campagne de consultation lancée par Centrale Danone, les commerçants ont exigé plus de marge bénéficiaire et veulent les mêmes avantages que les Grandes et moyennes surfaces.
Acquittement d’impôts, paiement de factures d’électricité et de loyer…, les charges fixes que supportent les épiceries de proximité sont multiples au Maroc. Ceux d’Agadir sont logés à la même enseigne. Ils ont d’ailleurs fait part de cette situation avec des responsables de Centrale Danone, qui a organisé jeudi dernier, la dernière étape de la campagne de consultation lancée suite au mouvement de boycott qui a pénalisé ses produits. C’était une occasion pour ces commerçants pour exiger une révision à la hausse de la marge bénéficiaire, laquelle n’a pas dépassé 4 centimes depuis des années pour le lait et le yaourt. Centrale Danone, qui a promis de renoncer à sa marge bénéficiaire estimée à 7 centimes par demi-litre, affirme que «toute révision du prix ne serait pas effectuée au détriment du commerçant et elle serait appliquée de manière juste et équitable vis-à-vis de l’ensemble des intervenants», explique Abdeljalil Lakaimi, porte-parole officiel de Centrale Danone.
Avant d’ajouter que «c’est ladite campagne de consultation qui va donner le plan d’action à mettre en œuvre à la fois pour les consommateurs, les clients et les éleveurs», précise-t-il. Intermédiaires entre le consommateur final et Centrale Danone, les 75.000 commerçants de détail représentent 91% du chiffre d’affaires de l’opérateur laitier, tandis que les Grandes et moyennes surfaces (GMS) ne réalisent que 9%. Sur ce dernier point, les commerçants du Souss veulent les mêmes avantages que les GMS qui bénéficient de prix préférentiels, notamment 28 centimes contre 35 centimes pour les produits laitières. Ce qui pousse plusieurs épiceries de proximité à s’approvisionner auprès des GMS. Pour rappel, les grandes et moyennes surfaces ont bénéficié de l’offre 6+2 pour les produits laitiers, notamment le yaourt, mais depuis mai 2016 elle a été suspendue en raison de son impact sur les petits commerçants.
Résultat, Centrale Danone a perdu 120 MDH. Pour regagner la confiance des commerçants, elle a lancé l’offre promotionnelle 2+1 pour le yaourt. Mais cela a été jué insuffisant par les petits épiciers. Parmi les autres doléances figurent la nécessité de les exempter de droits de timbre sur les factures dues à la société, mais aussi l’organisation de rencontres périodiques avec les commerçants et les consommateurs. «Chaque jour, nous avons rencontré entre 8.000 et 10.000 éleveurs, consommateurs et commerçants grâce aux 1.000 employés de Centrale Danone qui opèrent sur le terrain. Et jusqu’à maintenant, nous avons rencontré plus de 60.000 personnes sans parler de la plateforme électronique Ntwasslou.com à travers laquelle 100.000 personnes interagissent avec nous en émettant leurs critiques, opinions et propositions», souligne Abdeljalil Lakaimi. Et dès la fin de la phase de consultation, Centrale Danone analysera les données. Opération qui va prendre quelques semaines et qui sera suivie par un plan d’action.
