Les Cahiers des ÉCO

CGEM : Les grands chantiers africains ­­de Mezouar

Après son élection triomphale à la tête du patronat marocain, Salaheddine Mezouar est attendu sur plusieurs fronts. Et l’Afrique en est un ! Si les questions relatives à la présence marocaine sur le continent n’ont été que très peu abordées lors de la campagne pour la présidence de la CGEM, elles vont malgré tout s’imposer dans l’agenda du nouveau patron des patrons. En effet, plus que jamais, l’Afrique est «la» priorité des priorités dans les relations extérieures du Maroc. La CGEM qui est embarquée dans le vaisseau de la diplomatie économique royale sera appelée à pleinement jouer sa partition habituelle : concrétiser sur le terrain les accords et multitudes de partenariats signés lors des visites du roi au sud du Sahara. D’ailleurs, le duo victorieux, Mezouar-Mekouar semble l’avoir compris depuis longtemps. Lors de sa campagne, il promettait de «consolider, de développer et de renforcer la synergie mise en place sur le continent africain et les initiatives d’investissements». Entres promesses et dossiers hérités de l’équipe sortante, voici les grands chantiers africains de Mezouar.

Les promesses Co-investissement : rassurer sur le Maroc
«Élargir le co-investissement dans les deux sens : du Maroc vers l’Afrique subsaharienne et inversement de l’Afrique subsaharienne vers le Maroc. Aussi, il faut ouvrir de nouveaux horizons et des possibilités pour donner l’opportunité à des investisseurs subsahariens d’investir au Maroc». C’est en ces termes que le second du tout nouveau président de la CGEM répondait à nos questions sur leur stratégie africaine. Convaincre les grands groupes du continent de venir se frotter au marché marocain ne sera certainement pas une mince affaire. La nouvelle présidence de la CGEM promet d’y arriver à travers «la mise en place de davantage de forums et de rencontres de travail B to B», entre autres actions. Il faudrait donc arriver au bout des réticences du peu d’investisseurs africains suffisamment forts et capables de résister à la férocité de la réalité du business au Maroc, qu’ils ont déjà du mal à décoder. En dehors de la prise de participations dans le capital de fleurons marocains, il serait judicieux de mettre en avant l’option des joint-ventures pour donner plus de chances de réussites à d’éventuelles tentatives de positionnement de groupes africains sur le sol marocain.

Embarquer les PME
Faut-il le rappeler : la présence marocaine sur le continent ne profite essentiellement qu’aux grands groupes. Les PME ont encore du mal à faire partie de l’aventure malgré les nombreuses missions d’affaires menées à leur profit. L’absence de maîtrise des marchés africains et la faible offre exportable en sont les principales raisons. Aujourd’hui, il est question pour les nouveaux responsables de la CGEM d’«inciter les grandes entreprises qui investissent en Afrique à faire appel à davantage de PME marocaines qui opèrent dans la chaîne de valeurs des grandes entreprises». Toutefois, cet accompagnement risque de se heurter aux ambitions des pays africains de faire émerger leurs propres tissus de PME, sans parler dans certains cas de la fameuse préférence nationale. Il urge alors de se lancer dans de bons partenariats mutuellement profitables entre PME marocaines et celles du continent afin de favoriser leur co-émergence et leur compétitivité.

Un Club Afrique à la CGEM
C’est l’une des principales annonces du binôme Mezouar-Mekouar : la création d’un club Afrique à la CGEM. Objectif : encourager et promouvoir la politique africaine du patronat marocain. Sa composition et ses contours restent à définir ainsi que le calendrier de sa mise en marche. In fine, son objectif devrait être de renforcer les investissements dans les deux sens. Il est à noter que la CGEM compte déjà une commission Sud-Sud Afrique en charge de rythmer la démarche africaine du patronat marocain. Par ailleurs, dans le programme Afrique de l’actuelle dirigeante de la CGEM figure en bonne place l’idée de créer un outil institutionnel permettant aux étudiants marocains d’aller en Afrique pour des échanges universitaires où des expériences professionnelles «et ceci afin de créer des liens solides et une connaissance de l’Afrique qui puissent se traduire par des investissements». 



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