Les Cahiers des ÉCO

CGEM : Les grands chantiers africains ­­de Mezouar

Les dossiers à suivre

En dehors de ses promesses, le nouveau président hérite de grands dossiers à cheval entre le politique et l’économique. Parmi eux, se trouve la candidature du Maroc à la CEDEAO, l’éventuelle adhésion à l’OHADA sans parler de l’ouverture sur l’Afrique australe.

CEDEAO
Mezouar peut-il être utile pour  le Maroc ?
Plaider en faveur de l’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mezouar sait déjà le faire. En effet, c’est durant son mandat à la tête du ministère des Affaires étrangères que le royaume a manifesté publiquement son désir d’entrer dans l’espace communautaire ouest-africain. En tant que chef de la diplomatie, Mezouar a été envoyé pour convaincre les chefs d’État de cette sous-région du bien-fondé de la candidature marocaine. Autant dire qu’il est un fin connaisseur de ce dossier. Aujourd’hui, dans ses nouveaux habits de chef de file du patronat marocain, Mezouar sera certainement appelé à faire avancer le dossier marocain au niveau des présidents des pays membres de la CEDEAO, mais surtout de convaincre ses homologues locaux du secteur privé, principaux opposants à l’entrée du Maroc qu’il considère comme une menace à leur tissu économique. Il est à noter qu’après l’accord de principe formulé à Monrovia en juin 2017 à l’adhésion du Maroc, suivi, six mois plus tard à Abuja, de la mise en place d’un comité de 5 pays chargé d’en examiner «les répercussions», les questions se multiplient sur l’entrée probable du royaume dans la CEDEAO. Le prochain sommet des chefs d’État des pays membres, le 53e du genre, est prévu au Togo durant l’été prochain. D’ici là, le lobbying…patronal doit se poursuivre.

OHADA
Pousser Rabat à dire «oui»
Contrairement à la CEDEAO, sollicitée par le Maroc, l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (OHADA) multiplie les opérations de charme pour compter le royaume parmi ses membres. Cette démarche est vue d’un bon œil au niveau du patronat car une probable adhésion du Maroc ne serait que bénéfique pour les entreprises marocaines implantées sur le continent. Elle leur simplifierait la vie en alignant le droit marocain des affaires sur celui de 17 autres pays de différentes régions d’Afrique. Sauf que sur ce dossier, la CGEM n’aurait probablement pas à convaincre les pays membres de l’OHADA mais plutôt les autorités politiques marocaines. Le principal écueil à l’entrée du Maroc porte en effet sur l’épineuse question de la perte de souveraineté sur certains aspects législatifs qu’entraîne une adhésion à l’OHADA. Par exemple, le Parlement du royaume devra impérativement céder l’adoption des textes régissant les activités économiques au Conseil des ministres de l’OHADA. De même, le Maroc aura à se plier à la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA, la seule institution habilitée à interpréter et à appliquer en dernier ressort les textes de l’organisation. En tout cas, le Secrétaire permanent de l’OHADA, Dorothé Cossi Sossa n’attend qu’«une décision politique» de la part de Rabat afin d’officialiser cette adhésion. Un coup de pouce de la CGEM ne serait que le bienvenu !

Afrique Australe
Accélérer le rapprochement…
Depuis la rencontre, fin novembre 2017 à Abidjan, entre le roi Mohammed VI et l’ex-président sud-africain, Jacob Zuma, beaucoup y voyaient le début d’une nouvelle page annonciatrice d’un climat plus apaisé entre le royaume et cette partie du continent qui demeure, à ce jour, le plus grand soutien du Polisario en Afrique. En dehors de l’Afrique du Sud, qui est en train de se doter d’une nouvelle ligne de conduite sur le plan diplomatique, l’Angola pourrait devenir le nouvel ami du Maroc. Dans ce sens, une visite dans le royaume du nouveau président angolais, João Lourenço n’est pas à exclure ainsi qu’un déplacement du souverain dans ce pays pétrolier. Non loin de l’Angola, au Zimbabwe, un probable rapprochement avec le Maroc peut également être envisagé, surtout depuis le départ du pouvoir de Robert Mugabe, fin 2017. La CGEM aura certainement un rôle majeur à jouer en activant notamment les leviers de la diplomatie économique. À ce propos, BMCE Bank of Africa promet de poser pied en Afrique du Sud durant l’année en cours alors que la conclusion du rachat par le sud-africain Sanlam de l’assureur marocain Saham pourrait donner une nouvelle orientation aux relations entre Rabat et Pretoria.


whatsapp Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp

Évolution des prix des fruits et légumes à Casablanca



Page précédente 1 2

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page