Sahara : Une nouvelle résolution avantageuse
La résolution 24.14 proroge le mandat de la MINURSO de 6 mois et demande aux séparatistes de respecter scrupuleusement les normes du cessez-le-feu. Un satisfecit de la diplomatie marocaine exprimé à l’issue du vote de cette nouvelle résolution par une majorité de 12 voix, 3 abstentions et aucune voix contre.
Les efforts déployés par la diplomatie marocaine ont fini par convaincre la communauté internationale de la nécessité d’une médiation sans parti pris et surtout qui vise la sauvegarde de la paix. En effet, la résolution adoptée par le Conseil de sécurité a tenu compte de la position et des intérêts du Maroc après les récents agissements déstabilisateurs des séparatistes. Des agissements qui ont été fermement condamnés par le Maroc. Le consensus de la communauté internationale s’est reflété largement lors du vote de la résolution préparée par les États-Unis, laquelle a été adoptée par 12 voix, compte tenu de l’abstention de l’Éthiopie, de la Chine et de la Russie. Omar Hilale a tenu par conséquent à remercier «toutes» les parties sans exception. L’ambassadeur permanent du Maroc à l’ONU a tenu également à mettre en lumière les motifs qui ont poussé le Maroc à demander l’intervention de l’organisme onusien dans la dissuasion des séparatistes dans leurs manœuvres visant à changer la réalité sur le terrain. Le vote de la résolution 24.14 atteste également que l’option des négociations reste ouverte tout en réconfortant la place de la proposition du plan d’autonomie dans les discussions projetées.
Les mesures préconisées
La nouvelle décision commune du Conseil de sécurité de l’ONU a opté pour la prorogation du mandat de la MINURSO jusqu’au mois d’octobre 2018 selon les mêmes attributions et a appelé les séparatistes à montrer leur bonne foi dans leur respect du cessez-le-feu. Le nouveau climat géopolitique qui prévaut actuellement a vraisemblablement empêché les séparatistes et leurs alliés au sein de l’ONU de faire pression sur l’instance internationale et les conclusions des membres permanents du Conseil de sécurité. Ce qui intéresse probablement la diplomatie marocaine, c’est l’engagement sérieux de l’instance onusienne sur la voie des négociations finales destinées à faciliter la recherche d’une solution politique au différend sur le Sahara marocain, conformément à l’esprit de la résolution 2.285 qui rend caduque l’option du référendum. Durant ce laps de temps qui sépare de la fin provisoire de la MINURSO en octobre prochain, le climat est tendu par le Polisario, qui a été exhorté à quitter la zone de Guerguerat, semant ainsi le doute sur les intentions des séparatistes à propos de la piste diplomatique. Ladite résolution appelle donc les parties à faire preuve de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue en vue de reprendre les négociations pour parvenir à «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable», selon les rédacteurs de cette nouvelle décision. La communauté internationale reste aussi préoccupée par la question de la bonne foi des séparatistes dans la reprise des pourparlers et a lancé un appel «aux parties et aux États voisins à coopérer plus pleinement avec l’Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres ainsi qu’à renforcer leur engagement afin de progresser vers une solution politique» à ce conflit. Ledit conseil reconnaît, dans ce cadre, que «la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité, induisant à son tour la création d’emplois, de croissance et d’opportunités pour l’ensemble des peuples du Sahel».
L’ONU retrouve son statut d’arbitre
La nouvelle résolution a permis de remettre les pendules à l’heure concernant le rôle des Nations Unies dans la médiation, quelques mois après la désignation d’un nouvel émissaire. Dnas son dernier rappaort, le SG de l’ONU “le spectre de l’effondrement du cessez-le-feu risque d’engendrer un impact dangereux sur la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région». Un appel à un retrait sans conditions et de manière complète de cette zone a été par conséquent émis en vue de démontrer que les séparatistes ne cherchent pas à envenimer le climat des négociations projetées, lesquelles devront se tenir sur la base de cet acquis du cessez-le-feu entre les deux parties. Le conseil s’est également dit «inquiet» vis-à-vis de l’annonce par le Polisario de transférer certaines de ses «fonctions administratives» à Bir Lahlou, à l’est du dispositif de défense et s’est déclaré «préoccupé par les violations des accords existants».