Analphabétisme économique
La cession de Saham Assurance à Sanlam a donné libre court aux imaginations où entre l’ignorance et la divagation il n’y a qu’un pas. D’aucuns confondent plus-value sur cession d’actifs mobiliers aux droits d’enregistrement, d’autres croient savoir que c’est le cédant qui prend en charge les droits d’enregistrement. Mais là où l’ignorance devient mauvaise foi, c’est quand on attribue l’amendement d’un texte de loi à quelqu’un, faisant fi du pouvoir de 395 députés et de 125 conseillers qui détiennent le pouvoir législatif d’approuver ou pas la loi des Finances. Maintenant techniquement de quoi s’agit-il ? Lors de la préparation de la loi de Finance 2018, la CGEM et d’autres parties ont proposé l’annulation des droits d’enregistrement de 4% afin d’encourager les cessions d’actifs mobiliers. La finalité c’est d’encourager les investisseurs à reprendre des entreprises en difficulté, ou carrément en quasi-faillite, afin de leur donner une nouvelle vie, et peut-être les céder à d’autres repreneurs. C’est la philosophie des fonds d’investissement et des capital-risqueurs, qui existe déjà au Maroc, et à laquelle on donne un coup de pouce dans un pays qui voit annuellement 8.000 entreprises mettre la clé sous le paillasson, alors qu’une bonne partie pouvait être sauvée si des mesures de stimulation de leur reprise sont prises. Malheureusement, on est tellement tombé bas que l’on politise tout et n’importe quoi et où le populisme et le nihilisme gagnent du terrain et se trouvent être de «bons clients» d’une certaine presse. En revanche, personne n’a parlé du milliard de dollars drainé au pays en devises sonnantes et trébuchantes !