Éducation et impunité
L’éducation est le socle des sociétés. Elle fédère autour de valeurs et immunise contre les dérapages. Au Maroc, nous avons trop investi pour un système éducatif qui pourrait porter nos espoirs à l’émergence, en vain. Il est temps de savoir pourquoi cela marche dans d’autres pays similaires et pas chez nous. Pour un benchmark, prenons le Sri Lanka. Un pays plus pauvre que le nôtre, avec à peine 81 MM$, mais où l’école est obligatoire et les services hospitaliers de base sont gratuits. À Colombo, il n’y a pas l’ombre d’un mendiant.
D’abord, parce que culturellement les citoyens de ce pays sont travailleurs ensuite parce qu’il n’y a pratiquement pas de différences de couches sociales. Certes, ils ont leurs propres problèmes, ceux communs aux pays tiers-mondistes, mais sur le plan de l’éducation, le gouvernement sévit. Si un élève s’absente trois fois sans justification, il est automatiquement placé en système d’internat.
C’est normal pour un pays qui inscrit pleinement l’éducation dans le projet de développement économique et à partir de là oriente cette même éducation en fonction des besoins du pays. Voilà pourquoi son taux de chômage ne dépasse guère 5%. Il est clair que quand on parle de système éducatif, l’on évoque la volonté politique car c’est l’État qui dispose des fonds nécessaires pour la réforme, qui attribue la mise en œuvre à des responsables dûment nommés et qui, le cas échéant, sévit quand il y a retard ou dilapidation des deniers publics. Hélas, l’expérience a montré que notre pays n’a toujours pas pu en finir avec l’impunité.