Sévir contre les rentiers
Le ministère de l’Agriculture a décidé de récupérer les subventions non utilisées à bon escient avec effet rétroactif de 15 années. Une décision qui est certes tardive, mais ô combien salutaire car d’aucuns confondent subvention et rente. Il faut rappeler que des subventions étaient allouées par l’État à des agriculteurs comme soutien à leurs investissements dans le secteur primaire avec un cahier des charges bien défini. Il se trouve que certains bénéficiaires ont détourné partiellement ou totalement ces subventions à d’autres fins comme l’investissement dans l’immobilier.
Aujourd’hui, le gouvernement prend le taureau par les cornes et décide d’investir ce créneau, peut-être pour renflouer ses caisses, mais doit adopter, pour ce faire, une démarche globale afin d’éviter l’esprit de deux poids deux mesures. Et puis, récupérer des fonds, quinze années après, sans revaloriser leur valeur au jour d’aujourd’hui n’a aucun sens, car entre-temps, d’aucuns se sont enrichis avec ces fonds assimilés à des crédits gratuits.
La leçon à retenir, c’est que dans les différentes subventions attribuées par l’État, dans différents secteurs, le non respect des engagements, contenus dans les cahiers des charges, doit être assimilé à un détournement de deniers publics avec des poursuites judiciaires. Faut-il rappeler que ces bénéficiaires peu scrupuleux ont empêché d’autres investisseurs sérieux et crédibles de créer une dynamique économique autour d’un secteur stratégique et clé ; l’agriculture. C’est pourquoi il faut sévir contre ces rentiers déguisés en faux investisseurs.