Maroc

Les droits de la femme et le rural à l’ordre du jour

Trois questions étaient à l’ordre du jour de la dernière séance mensuelle de l’année 2017, au sein de la Chambre des représentants, avec en tête de liste le statut de la femme et les programmes dédiés aux zones rurales et montagneuses.

Lors de la séance réservée à la politique générale du gouvernement, les groupes parlementaires ont voulu finir l’année sur des thématiques qui intéressent deux composantes essentielles des Marocains: les femmes et les ruraux. Concernant le premier sujet d’interpellation du chef de gouvernement soulevé par les groupes de la majorité, qui porte sur les droits de la femme, El Othmani a préféré laisser parler les chiffres au lieu de verser dans la littérature de l’émancipation de celle-ci. Ainsi, pour les aides accordées aux veuves, au 6 décembre 2017, ce sont 77.455 femmes qui ont bénéficié du concours financier de l’État, de même que 40% des auto-entrepreneurs sont des femmes dans les 31.000 affaires personnelles montées entre 2015 et 2016. La même cadence a été enregistrée pour les projets agricoles durant l’année 2017, avec 33% de femmes au sein des 440 coopératives financées dans le cadre de l’agriculture solidaire. Au niveau des postes de responsabilité, les données du chef de gouvernement indiquent qu’en plus de 9 ministres, ce sont 81 parlementaires (femmes) qui siègent actuellement dans les deux chambres. Le même constat positif a été émis par le président du gouvernement à propos du taux de féminisation de l’administration publique, qui est passé de 38,6% à 39,7% entre 2012 et 2016. Pour les postes stratégiques, la hausse a été de plus de 6 points durant les 4 dernières années, se situant actuellement à 22,2%. Pour l’épineuse question des soulaliyate, El Othmani s’est montré optimiste quant à la sauvegarde des droits des femmes sur les terres collectives.

Les zones montagneuses prioritaires
Ce sont près de 13,4 millions de personnes qui sont comptabilisées comme habitants du rural. Les engagements du gouvernement pour une plus grande égalité spatiale englobent une batterie de mesures, notamment l’accès aux services de base. L’enveloppe budgétaire qui sera allouée à la nouvelle tranche du programme d’électrification, qui s’étend jusqu’en 2018, sera de l’ordre 925 MDH. Pour les routes, le taux d’accès est de l’ordre de 79%, avec des prévisions d’atteindre 80% après le bouclage du 2e programme national visant à aménager plus de 15.000 km et un budget de 15 MMDH à l’horizon 2021. Pour l’éducation, c’est le modèle des écoles communautaires qui marche actuellement, pour un total de 118 écoles communautaires en 2017. Concernant les centres ruraux émergents, le chef de gouvernement a insisté sur le taux de couverture des documents d’urbanisme qui atteint 75%. L’accélération du processus d’immatriculation vise essentiellement à tempérer les effets de la spéculation et réduire les exceptions en matière d’urbanisme, selon l’argumentaire du gouvernement, sans oublier la visibilité dont sont dotées les collectivités territoriales pour la mise en place des projets d’infrastructure. En ligne de mire surtout, la mise en œuvre des programmes de lutte contre les disparités territoriales et sociales dans le monde rural avec le lancement d’un programme de désenclavement et de franchissement qui est en cours de finalisation. Il concerne les zones rurales pauvres montagneuses à l’instar du Programme de mise à niveau territoriale (PAMT), qui cible 22 provinces. Il faut noter que les critères d’intervention incluent les communes annuellement touchées par les aléas climatiques, le taux de pauvreté et d’accès aux services de base ainsi que le taux d’accessibilité routière. Pour ce qui est du programme national des centres ruraux émergents, il couvre la période 2017-2021 et a été annoncé par El Othmani; il devra «favoriser le développement d’espaces ruraux avancés et qui se rapprochent des centres urbains». La contractualisation entre l’État et les régions sera opérée en vue de fixer les objectifs, assortis d’un montant de financement devant atteindre les 60 MMDH. L’État devra commencer avec les régions jugées les moins développées, notamment l’Oriental et Béni Mellal-Khénifra, avec un programme de restructuration des douars, à travers des schémas qui seront élaborés en partenariat avec les régions, qui sera aussi amorcé. 



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