Maroc

Déclaration du MAE algérien : Le Maroc fait front commun

La réponse du GPBM, de Royal Air Maroc et du ministère des affaires étrangères marocain ne s’est pas fait attendre. En effet, personne au Maroc n’a apprécié les «allégations graves et mensongères» du ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel. Par voie de communiqués le groupement des banques marocaines, la compagnie aérienne nationale ainsi que le département piloté par Nasser Bourita se sont insurgés contre des accusations infondées.

Le torchon brûle de nouveau entre le Maroc et l’Algérie suite aux propos de Abdelkader Messahel, chef de la diplomatie algérienne, qualifiés de «gravissimes» et d’«irresponsables» par la diplomatie marocaine qui a immédiatement réagi en convoquant le chargé d’affaires de l’Ambassade d’Algérie à Rabat pour lui signifier «le caractère irresponsable, voire enfantin, de ces déclarations, émanant de surcroît du chef de la diplomatie algérienne, censé exprimer les positions officielles de son pays au niveau international». Le royaume a d’ailleurs rappelé en consultation son ambassadeur en Algérie. Aussi, les mis en cause par Messahel, en l’occurrence Royal Air Maroc (RAM) et le secteur bancaire, ont immédiatement réagi avec fermeté, stupéfaits par des propos aussi insoutenables que surprenants du chef de la diplomatie algérienne. RAM, dans un communiqué officiel, indique à ce dernier qu’après avoir accusé les banques marocaines de «blanchiment de l’argent du haschisch» et la compagnie aérienne de le transporter, ces propos révèlent «une ignorance totale du secteur de l’aérien, qui est un environnement très réglementé par des instances internationales hautement qualifiées». RAM lui rappelle qu’il est inconcevable que l’Organisation de l’aviation civile internationale, de laquelle le Maroc est membre, permette que des matières illicites soient transportées. «L’organisation et les autorités aéronautiques de chaque pays sont particulièrement vigilantes et soucieuses du strict respect de la réglementation internationale en matière de sécurité et de sûreté», poursuit RAM, indiquant que «le chef de la diplomatie algérienne a cru pouvoir gravement diffamer la compagnie Royal Air Maroc en tenant des propos dénués de tout fondement. Ces déclarations ont été tenues incontestablement dans l’intention de nuire au rayonnement du Maroc à travers sa compagnie aérienne nationale». La compagnie nationale note également un manque de professionnalisme flagrant et une méconnaissance totale de la diplomatie, incarnée par Messahel qui se fait le porte-voix de propos calomnieux «exprimés à l’égard d’une compagnie aérienne qui œuvre, depuis plusieurs décennies, au renforcement des liens sociaux et économiques en Afrique». RAM rappelle par ailleurs qu’elle est internationalement reconnue et réputée pour ses normes draconiennes en matière de sécurité, faisant d’elle la 2e compagnie aérienne la plus importante en Afrique.

Pour sa part, le secteur bancaire s’est insurgé vigoureusement contre ces allégations insultantes par voie de communiqué, où il note que «ces déclarations témoignent de l’ignorance totale et flagrante des règles de gouvernance et d’éthique qui régissent les activités des banques marocaines dans le monde et bien entendu sur le continent africain». Et de poursuivre: «ces mêmes déclarations s’inscrivent totalement à contre-courant de l’évolution institutionnelle et économique qu’ont connue nos frères africains dans tous les domaines. De la reconnaissance des instances internationales notamment la Banque mondiale, le FMI et le groupe intergouvernemental de référence mondiale, le Groupe d’action financière (GAFI), des agences de notation et des observateurs de la finance dans le monde». D’autant plus que le secteur bancaire marocain est cité comme référence dans la région MENA et en Afrique par sa solidité, ses performances et son respect des règles prudentielles les plus avancées, particulièrement les normes Bâle II et III et IFRS. «Il est également reconnu pour sa bonne gouvernance, sa transparence et son action de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme conformément aux normes du GAFI dont le Maroc est membre fondateur, et ce, en plus des différentes obligations internationales de conformité et d’échanges de renseignements financiers auxquelles le Maroc adhère», poursuivent les banquiers marocains dans le résumé de leur réaction.

De plus, le Groupement professionnel des banques du Maroc dit se réserver le droit de recours en justice contre ces déclarations diffamatoires et dangereuses, précisant à Abdelkader Messahel que les établissements bancaires marocains sont associés à des banques internationales de renom et encadrés par une législation bancaire des plus modernes, avec des normes avancées de lutte contre le blanchiment de capitaux, et sont soumis à une supervision bancaire rigoureuse et continue par la Banque centrale marocaine (Bank Al-Maghrib). «Les banques marocaines appliquent cette même rigueur de conformité dans leur développement à l’international, y compris en Afrique, avec une stratégie clairement définie et un modèle transparent dans tous ses volets, économiques, financiers, techniques, humains et sociaux», poursuit le groupement. La polémique, loin de s’estomper, risque bien de prendre davantage d’ampleur avec les renchérissements escomptés de la partie algérienne. Affaire à suivre. 



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