CarrièreMaroc

L’Académie du royaume s’ouvre sur le monde

Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du royaume du Maroc.

L’Académie du royaume du Maroc a présenté, mercredi 18 octobre, les grands axes de son programme pour la saison 2017-2018. L’ouverture à l’international est l’un des axes majeurs de ce programme, selon  Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie royaume du Maroc. 

Les Inspirations ÉCO : L’Académie du royaume du Maroc fait sa  rentrée sous le signe de «l’Amérique Latine comme horizon de pensée». En quoi cela consiste ?
Abdeljalil Lahjomri :  L’Académie du royaume du Maroc a déjà effectué un cycle de conférences sous le thème «l’Afrique comme horizon de pensée», et ce cycle nous a permis de découvrir qu’il nous faut engager des études de plus en plus importantes pour essayer de mieux connaître le monde qui nous entoure. Nous avons entamé cette année «l’Amérique latine comme horizon de pensée», et probablement, dans quelques années nous allons le faire avec l’Asie de l’Est, la Russie et les pays aux alentours ou l’Europe. Tout cela va nous permettre de découvrir comment ces pays vivent la mondialisation pour pouvoir ensuite analyser la place du Maroc dans la civilisation universelle.

L’académie a l’intention d’élaborer un projet de loi pour redynamiser ses actions. Quels sont les tenants et les aboutissants de ce nouveau cadre juridique ?
L’académie, dans sa réinsertion dans le contexte culturel et intellectuel, nécessite une restructuration telle que la voulait Sa Majesté au moment où j’ai été nommé secrétaire perpétuel. Cette mission est de restructurer l’académie et renouveler les textes juridiques pour sortir de l’isolement et s’inscrire dans le modèle du Maroc moderne. Une commission planche sur l’élaboration de cette nouvelle feuille de route.

Quels sont les dossiers phares sur lesquels vos équipes vont plancher ?
J’ai envie de vous dire que tout est nouveau. Mais je vais vous donner un exemple. Vous entendez souvent parler d’auteurs étrangers qui reçoivent des prix pour leurs œuvres. Avez-vous un jour entendu parler d’auteurs, écrivains marocains de langue arabe qui ont reçu des prix quelque part dans le monde ? La réponse est, évidemment, non. C’est pour cette raison que nous allons essayer de faire connaître des auteurs, des écrivains pour faire la promotion de leurs œuvres même à l’international. La deuxième grande nouveauté, nous allons créer un cycle pour faire connaître les grands compositeurs arabes et parmi eux le Marocain, Mohamed Sayad. Vous savez que dans le monde arabe, 80 compositeurs de musique classique qui demeurent inconnus pour le grand public, malgré leurs œuvres magistrales au piano, en orchestre, et au violon. Ces compositions, nous allons les faire renaître avec un groupe d’artistes-musiciens du monde arabe, puisque la plupart de ces compositions sont jouées dans les grands théâtres par des artistes étrangers. La troisième nouveauté, ce sont les rendez-vous de l’histoire de l’Afrique. À l’instar de l’Institut du monde arabe à Paris qui organise les rendez-vous de l’histoire du monde arabe, nous allons essayer de mettre en exergue l’histoire de l’Afrique. Pour faire connaître, la diversité de ses langues, la diversité de ses peuples et il s’agit pour nous d’un travail intellectuel essentiel.

Comment allez-vous promouvoir les écrivains et auteurs marocains à l’international ?
-Le premier champ de travail qu’on a créé dans ce sens, c’est avec un jeune pianiste marocain qui eu l’idée de créer tout un cycle de manifestations artistiques qui s’appellent «Arabesque». Un concept qui permet de découvrir plusieurs figures artistiques du monde arabe. Ce n’est, certes pas pour remplacer les autres institutions, mais, une simple impulsion qui incite les artistes de demain. Autre exemple en ce qui concerne le Malhoun, nous avons renouvelé une commission autonome pour travailler avec les équipes de l’Unesco pour que cet art soit inscrit comme patrimoine universel. Le projet n’est pas encore abouti, mais, nous allons faire la même démarche pour la culture hassanie. Mais, il faut dire que rien n’est officiel au jour d’aujourd’hui et il s’agit d’une idée de projet.

Comment l’académie concrétise-t-elle son partenariat avec l’Institut Mandela en Afrique du Sud ?
L’Institut Mandela forme les élites africaines. Le Maroc est présent dans le cadre de la formation de cet institut. En ce sens qu’on envoie des doctorants avec des bourses pour aller approfondir leur travail de recherche dans les pays africains qu’ils ont choisis. En même temps, nous recevons au Maroc, des chercheurs africains, par l’intermédiaire de l’Institut Mandela.

L’académie a toujours donné l’impression d’accorder peu d’importance à la divulgation de travaux de recherche et aux conclusions de ses études. Quelle est votre démarche aujourd’hui  ?
Jusqu’à présent, nous communiquons par la création de relais. Et les relais sont les doctorants. Actuellement, l’académie crée les moyens qui lui permettent de repérer les jeunes doctorants pour les approcher les réunir et leur demander d’approfondir leur travail de recherche. Et dans le cadre de chaque cycle de conférences, nous essayons d’aider des doctorants pour aller de l’avant dans la thématique choisie, comme c’était le cas pour l’Afrique, désormais l’Amérique latine et dans un avenir proche, l’Asie de l’est.



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