Sports

Paris devra faire face aux défis budgétaires de ses JO

La ville de Paris s’est assuré officiellement d’organiser les Jeux olympiques 2024 à l’issue d’une cérémonie organisée par le Comité international olympique le 13 septembre à Lima. L’un des principaux défis des sept prochaines années sera de tenir le budget, modeste, de 6,6 milliards d’euros annoncé par Paris-2024 alors que l’explosion des coûts des JO passés est le principal argument des opposants aux Jeux olympiques. De Londres en 2012 à Athènes en 2004, en passant par Sydney en 2000, tous les budgets des villes candidates ont en effet grimpé en flèche pour, en moyenne, doubler entre les prévisions et la facture finale. Des dépassements qui ont atteint leur apogée avec Pékin-2008, dont le budget a culminé à 32 milliards d’euros. «Le mécanisme économique qui explique ce dépassement des coûts, c’est la malédiction du gagnant d’une enchère», explique Vladimir Andreff, économiste du sport à la Sorbonne. «La théorie démontre que celui qui gagne l’enchère est celui qui est le plus optimiste et prêt à surenchérir jusqu’au dernier», précise Andreff, l’un des trois experts internationaux ayant conseillé la rédaction de l’étude d’impact commandée par le Comité de candidature parisien. «Quand il y a beaucoup de villes-candidates, le gagnant est piégé», ajoute-t-il. Pour séduire le CIO, les candidats ont tendance à sous-estimer certains coûts, comme Londres-2012 avec la sécurité, et surestimer les retombées économiques.

Paris, privée d’adversité avec les retraits successifs de ses rivaux, n’a pas vraiment eu à surenchérir. Cependant, «les coûts liés à la sécurité, à l’aménagement des sites et à l’infrastructure temporaire sont peut-être sous-évalués», a prévenu début juillet la commission d’évaluation du CIO, à propos du projet parisien. «Mais ils pourraient être compensés par une éventuelle réduction des dépenses dans d’autres domaines». «Ça me paraît très difficile en 2024 d’être en dessous de la facture d’Athènes-2004 ou de Londres-2012», soit autour de 11 milliards d’euros, explique Jean-Pascal Gayant, professeur des Sciences économiques à l’Université du Mans, reprenant les arguments des opposants aux JO parisiens qui redoutent une nouvelle explosion des coûts.

Du côté des responsables de la candidature, on n’a cessé de marteler que le budget était tenable. Bernard Lapasset, co-président du comité de candidature, estime que le projet est «à l’abri de tout dérapage financier», puisque 95% des sites existent déjà. De son côté, le président de la République, Emmanuel Macron, a assuré à Lausanne, à la mi-juillet, que le projet «n’est pas inconsidéré sur le plan budgétaire, il est extrêmement limité». Le budget du Comité d’organisation (Cojo), rarement dépassé, est, en effet, auto-financé par les Jeux olympiques eux-mêmes : les dépenses de 3,371 milliards d’euros annoncées seraient ainsi compensées par la contribution du CIO (1,41 milliard), le programme de sponsoring et la vente de billets.

Le dossier parisien a l’avantage de n’avoir que trois sites à construire : le Village olympique, de loin le plus gros investissement, environ 1,3 milliard d’euros, le Village des médias et le Centre aquatique. La moitié de la facture sera acquittée par l’État (1 milliard d’euros) et les collectivités territoriales, l’autre par des fonds privés, le Village étant financé par un partenariat public-privé.



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