Agadir : «Timitar a contribué à la création d’autres manifestations»
Khalid Bazid, Directeur du Festival Timitar
En plus des soirées artistiques, plus de 600 enfants de la Région Souss-Massa seront initiés aux sports nautiques. Le festival organise aussi une formation sur les critères d’éligibilité aux cahiers des charges de la production audiovisuelle de la SNRT et sur les modalités d’accès au Fonds d’aide à la production cinématographique et audiovisuelle nationale du CCM.
Les Inspirations ÉCO : Le rideau s’est levé sur la 14e édition du Festival Timitar. Quelles sont les nouveautés cette année ?
Khalid Bazid : Cette une autre année placée sous le signe de l’évolution du festival. Cette 14e édition vibrera aux couleurs africaines, vu que le slogan de Timitar était toujours : les artistes amazighs accueillent les musiques du monde. Il est donc important de revenir à ces racines et les sources de cette culture amazighe qui est enracinée dans le continent, passant par le Maroc, la Mauritanie, jusqu’au Tchad et l’Égypte. Cette année aussi, on a jugé utile de prendre pour la chanson orientale la Marocaine, Asma Lemnawar, qui compte à son actif musical quatre albums. S’agissant de la programmation, elle est toujours équilibrée à l’instar des autres éditions. Le taux est le même puisqu’il oscille entre 40 et 50% pour les artistes amazighs, alors que le reste vient d’un peu partout du monde.
Le festival avait pour tradition d’aider les artistes amazighs à produire leurs albums, est-ce que c’est le cas cette année ?
Effectivement. Cette année, le festival a sponsorisé le nouvel album de l’artiste Ali Chouhad, l’un des fondateurs du groupe Archach et dont l’album, baptisé Igoudar N’Souss, est composé de 7 titres. À cet égard, on a voulu, à travers cette production, l’honorer de son vivant. Et on aimerait bien que cette tradition continue même dans les autres festivals. Au sein de Timitar, on ne peut qu’être reconnaissant envers ces artistes qui ont écrit l’histoire de la culture amazighe.
La période des vacances n’a pas encore bien démarré. Est-ce que cela affectera la fréquentation du festival ?
Par rapport aux capacités des trois scènes, en l’occurrence la place Al Amal et le Théâtre de la Verdure en plus de la place Bijaouane, ces dernières affichent toujours complet. Et le problème que nous rencontrons, c’est qu’on n’a pas assez de places pour accueillir tout le monde. La raison pour laquelle, on n’a pas opté pour des scènes à l’extérieur d’Agadir, est liée aux considérations logistiques et à des raisons techniques. Cela dit, le Festival Timitar a contribué à la création d’autres manifestations pour éviter de centraliser la culture à Agadir et de promouvoir la culture amazighe.
Qu’en est-il de Timitar off ?
Cette année, nous avons prévu d’initier prés de 600 enfants de la Région Souss-Massa aux sports nautiques. Il y aura du surf, de la voile, du bodyboard, en plus de deux pièces théâtrales sponsorisées par Timitar et réalisées par des metteurs en scènes amazighs. Il y a également la projection du film «Addour», qui relate la résistance des tribus des Ait Atta contre les colons français. Le festival organise aussi une formation sur les critères d’éligibilité aux cahiers des charges de la production audiovisuelle de la SNRT et sur les modalités d’accès au Fonds d’aide à la production cinématographique et audiovisuelle nationale du CCM. En commémoration du deuxième anniversaire de la mort de feu Mohammed Bijaad, le Festival Timitar a initié, en partenariat avec l’Association Iligh pour le développement et de la coopération, un hommage a cette personne qui a occupé plusieurs postes de responsabilité en tant que secrétaire général de plusieurs administrations. Deux tables rondes sont également programmées autour de la création artistique amazighe et la culture amazighe au féminin.