Eau et agriculture : Deux projets financés à Saiss et Souss
Des accords viennent d’être conclus pour le financement de deux grands projets ayant trait à l’eau et à l’agriculture dans la plaine du Saiss et la Région Souss-Massa. Le premier projet s’élève à 120 millions d’euros et le second est de 4 MMDH.
La plaine du Saiss qui souffre d’un gros déficit hydrique va bénéficier d’un projet financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) à hauteur de 120 millions d’euros (prêt) jumelé à un don de 32 millions d’euros du Fonds vert climat qui fait confiance à ce projet en raison de son volet axé sur la durabilité environnementale. Le projet, comme le précise le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid, vise à protéger la nappe phréatique, économiser l’utilisation de l’eau, valoriser le m3 d’eau agricole et améliorer le revenu des agriculteurs.
En gros, il s’agit de quelque 7.500 exploitations regroupant 22.000 agriculteurs bénéficiaires. «L’ensemble du financement est avantageux et va impacter positivement le secteur agricole», relève l’argentier du royaume. L’objectif porte sur l’irrigation de 30.000 hectares à Saiss grâce au transfert des eaux du barrage Mdez sur l’oued Sebou. Ce qui va donner un véritable coup de fouet à l’agriculture irriguée dans cette région qui connaît des difficultés en matière d’approvisionnement en eau. Le projet a déjà obtenu une partie de don de l’Arabie saoudite. Le deuxième projet, d’un montant de 4 milliards de DH, a nécessité du temps pour le négocier. Il est qualifié de grandiose et d’innovant dans sa conception. C’est l’un des plus grands projets au monde en matière de dessalement d’eau de mer pour deux usages: eau potable et agriculture. Il a une capacité à termes de 400.000 m3/jour.
Le lancement sera entamé par une capacité de 275.000 m3/j dont 150.000 m3/j pour l’eau potable et 125.000 m3/j pour l’agriculture. Le montage du projet est jugé également innovant à travers un partenariat public-privé avancé qui rééquilibre l’ensemble des risques. «Ce projet est complexe sur le plan technologique mais aussi au niveau du montage financier», estime Boussaid. Il permet à la sortie d’avoir une disponibilité d’eau agricole au prix de 5 DH/m3. Un prix qui pourrait être élevé pour les agriculteurs qui sont appelés à adhérer à ce projet.
En effet, la réussite de ce chantier est tributaire de la souscription des agriculteurs de la région. Le terrain est visiblement déjà préparé à en juger par l’optimisme du ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch. Le responsable gouvernemental estime que ce projet permettra de protéger la nappe phréatique qui est menacée et d’éviter la perte d’emploi pour quelque 100.000 travailleurs agricoles. Le recours au dessalement pour l’irrigation constitue la meilleure solution pour mettre fin à la surexploitation des ressources hydriques souterraines. Ce projet constitue désormais une référence, d’après les deux ministres. On s’attend à ce que cette solution soit dupliquée au Maroc et en Afrique. Le gouvernement compte accélérer la cadence pour le lancement de ce projet.