Opération de séduction au London Stock Exchange
La capitale britannique a accueilli le Morocco Capital Markets Day, les 24 et 25 avril. La délégation marocaine a enchaîné une opération de charme et des réunions marathoniennes, pour vendre le produit «Maroc», devenu principale rampe de lancement pour le marché africain.
Il est 08h00 du matin dans le London Stock Exchange au cœur de la City de Londres, ce lundi 24 avril. La délégation marocaine venue «vendre le produit Maroc» est composée d’une brochette de patrons de banques et d’entreprises, conduite par l’ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Abdeslam Aboudrar et Lamia Boutaleb. Ancienne banquière d’affaires, la secrétaire d’État chargée du Tourisme est dans son élément pour faire un appel du pied aux potentiels investisseurs : «Le tourisme a changé. Il ne suffit plus d’avoir de belles plages. Le défi est de développer une offre complète et intégrée qui concerne chaque région du Maroc. Une stratégie qui nécessite un investissement privé de 10 milliards de dollars, et c’est là où le recours aux capitaux anglais peut apporter sa pierre à l’édifice», prêche Lamia Boutaleb dans son allocution qui a précédé l’ouverture du marché.
Team Maroc en place
Il est 09h00 du matin. Le compte à rebours est lancé pour l’ouverture du marché. Au signal, l’écran, situé dans le hall du London Stock Exchange, diffuse un petit film institutionnel sur le Maroc. Les choses sérieuses vont commencer. Pour lancer les travaux de l’opération marketing qui vise à séduire le panel des nombreux investisseurs présents ce jour-là, Abdeslam Boudrar lance dans sa brève allocution : «Nous sommes là pour parler des opportunités qu’offre le Maroc. Alors, soyons brefs et précis». Applaudissements nourris de l’assistance. Pour ouvrir le bal, c’est Amine Marrat de la banque Attijariwafa bank qui s’y colle. La voix calme et le fil des idées clair, il expose les grands projets structurants du pays devant des Anglais qui donnent l’impression de découvrir le royaume pour la première fois : infrastructure routière, aéroports, banques, industrie automobile, aéronautique, tourisme, le tout chiffre à l’appui pour aiguiser l’appétit des investisseurs. Quand Hicham Boudraa de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) prend le relais, il met la lumière sur les avantages accordés aux investisseurs étrangers, qui selon lui, n’ont d’égal dans aucun pays. Mais le meilleur reste à venir…
Destination Afrique
Sur un ton d’oracle, Boudraa se projette dans l’avenir : «dans quelques années, le marché des investissements au Maroc arrivera à saturation. Le royaume a déjà anticipé en ouvrant de grandes brèches dans le continent africain». Pour en faire la démonstration, l’écran diffuse un graphe qui montre le réseau tissé par les banques et les entreprises marocaines. «Nous avons développé une expertise et un savoir-faire sur le continent africain qui nous qualifie d’être les uniques éclaireurs pour les investisseurs désirant profiter des opportunités qu’offre le marché africain», précise Hicham Boudraa, avant de céder la parole au président de la Commission emploi et relation sociale à la CGEM, Jamal Belahrach. Ce dernier déroule le potentiel du marché africain qui se présente devant les investisseurs. «Chaque année, 12 millions de jeunes Africains arrivent au marché de l’emploi et la population du continent africain fera un bond spectaculaire d’ici quelques années en raison de l’urbanisation galopante. Cela signifie un marché de plus d’un milliard et des opportunités à saisir», détaille-t-il. Pour enfoncer le clou, Boudraa, réplique : «l’Afrique sera le principal exportateur de denrées alimentaires d’ici 2030. Les Chinois ont anticipé cela avant tout le monde en investissant dans l’agriculture africaine.
Le Maroc, grâce à son savoir-faire et sa production phosphatière jouera un rôle de premier plan dans ce destin». Cohérente, bien rodée et brillamment mise en partition, l’opération séduction des Marocains semble faire mouche. Après la pause, le DG de la Bourse de Casablanca, Karim Hajji et Yasser Mounsif de l’Autorité marocaine des marchés de capitaux (AMMC), exposent toutes les garanties et le contrôle du risque que présente l’investissement sur la place marocaine et qui obéit aux standards internationaux.
Enfin, Karim Hajji ne manque pas de rappeler les facilitations de l’accès pour les PME au programme Elite, qui leur permettra l’accès au Marché financier pour se financer. Passé ces présentations, place aux dizaines de rencontres one-to-one entre plusieurs entreprises et banques du royaume et les potentiels investisseurs anglais qui se sont poursuivies le long de la journée du 25 avril.