Adhésion à la CEDEAO : Une balance commerciale excédentaire pour le Maroc
Le Maroc a décidé depuis février dernier de devenir membre à part entière de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une suite, somme toute, logique de la démarche d’intégration du royaume dans l’une des régions les plus dynamiques du continent. Les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays de l’Afrique de l’Ouest ont connu une véritable embellie durant ces dernières années, principalement à la faveur du Maroc, mais ils restent en dessous des aspirations.
La demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) vise, au-delà de son enjeu géostratégique, à développer les échanges commerciaux et à favoriser les flux d’investissements avec les pays membres du groupement régional. Cette intégration économique regroupe aujourd’hui 320 millions d’habitants sur une superficie de 5,1 millions de km² et réalise un PIB de plus de 730 milliards de dollars. La CEDEAO représente aujourd’hui 10% des échanges intrarégionaux. Un chiffre qui n’inclut pas les échanges transfrontaliers effectués dans le cadre des circuits informels.
L’Afrique de l’Ouest se distingue également par ses performances qui se traduisent, non seulement par une forte croissance mais également, pour certains pays, par les efforts accomplis en matière de stabilisation du cadre macroéconomique ainsi que par la diversité et l’abondance de ses ressources naturelles. «La locomotive économique marocaine escompte consolider cet ensemble par la vigueur de son système financier, considéré comme l’un des plus performants du continent, le dynamisme de son industrie à forte compétitivité ou encore par l’efficience de son savoir-faire en matière d’infrastructures, de logistique et de transport», explique le Centre marocain de conjoncture dans une récente analyse sur le sujet. Le volet agricole n’est pas en reste : La sécurité alimentaire étant un enjeu majeur pour l’Afrique, le rôle de l’OCP à ce niveau en tant que leader mondial des phosphates et de ses dérivés sera sans doute cruciale. Le volume des échanges commerciaux du Maroc avec la zone ouest africaine connaît d’importantes fluctuations et présente une nette asymétrie en faveur du royaume. En effet, selon les chiffres présentés par le CMC, les importations ont reculé au rythme moyen annuel de -15,7% entre 2010 et 2015 pour se situer, en fin de période, à un peu plus de 800 MDH. À l’opposé, les exportations du Maroc vers le même groupe de pays ont enregistré, pour la même période, un accroissement soutenu de plus de 16,6% pour atteindre plus de 8,3 MMDH.
L’offre exportable marocaine se distingue par la prédominance des produits chimiques, de l’agroalimentaire, de l’électrique-électronique, et de la mécanique métallurgique. Toutefois, le poids de l’Afrique subsaharienne dans le total du commerce extérieur marocain demeure faible comparativement aux volumes échangés dans d’autres groupements partenaires tels que l’Union européenne ou dans une moindre mesure la région MENA.
D’ailleurs, l’intégration du Maroc à la zone de libre circulation des biens et des personnes pourrait constituer un véritable tremplin pour le commerce dans et avec la région. Toutefois, il est à signaler que l’indice de complémentarité de l’économie marocaine avec celle des pays de la région subsaharienne démontre la faible diversification de la structure des échanges. Les exportations marocaines demeurent dominées par les produits alimentaires, les boissons et tabac, les semi-produits, l’énergie et lubrifiants. Pour le CMC, des mesures d’incitation doivent être prises dans la région afin de fluidifier les échanges. Il s’agit notamment de l’accélération de la mise en place des zones de libre-échange, du développement des infrastructures des marchés financiers et du renforcement des lignes directes de transport maritime notamment.