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Entre espoirs et appréhensions

Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine permettra enfin au royaume de mieux faire entendre sa voix sur les questions de développement économique de l’Afrique, mais aussi -et surtout- sur celles politiques et sécuritaires.

Le retour longtemps attendu du Maroc à l’Union africaine est à la fois source d’espoirs et d’appréhensions sur le continent. Pour les partisans de l’adhésion du royaume au sein de l’instance panafricaine, c’est enfin le moment de rendre l’UA plus pragmatique et réaliste qu’elle ne l’a jamais étée. L’expérience marocaine dans le développement humain et l’émergence économique pourrait être bénéfique à de nombreux autres pays du continent. C’est notamment le cas dans plusieurs secteurs comme l’agriculture, les finances, les énergies renouvelables, mais aussi l’immobilier ainsi que le tourisme. Ceux-ci différents secteurs sont aujourd’hui le fer de lance de l’économie du royaume et contribuent fortement à l’expansion du label marocain en Afrique.

Apporter de l’expertise
En tout cas, pour le Maroc, ce retour doit faire sentir une nette différence par rapport à ce qu’est l’UA jusqu’à ce jour. Dans son message adressé en juillet 2016 aux dirigeants africains réunis à Kigali lors du 27e sommet de l’UA, le roi Mohammed VI avait ainsi indiqué que «par ce retour, le Maroc entend poursuivre son engagement au service de l’Afrique et renforcer son implication dans toutes les questions qui lui tiennent à cœur». Le royaume «s’engage», selon le souverain, «à contribuer, de manière constructive, à l’agenda et aux activités de l’UA». C’est une évidence que l’apport du Maroc peut contribuer à donner plus d’efficacité à l’action de l’UA. Dans un contexte où les principaux contributeurs de l’institution sont confrontés à de sérieuses difficultés financières, le royaume, dont l’économie dépend moins de la rente pétrolière, inspire de nombreux États africains de par son modèle de développement. Le retour à l’UA permettra de partager cette expertise dans plusieurs secteurs, notamment en termes de développement humain et de mise à niveau des infrastructures.

Redistribution des cartes
Sur un autre volet, l’entrée du Maroc lui permet enfin de pouvoir se prononcer sur les enjeux politiques et sécuritaires en Afrique. Ces thématiques ont été jusque-là la chasse-gardée de l’Algérie, qui a toujours fait main basse sur le portefeuille en charge de la paix et de la sécurité au sein de la Commission de l’Union africaine. Consciente de la divergence des intérêts avec son voisin maghrébin, l’Algérie ne voudrait certainement pas voir son emprise ébranlée. Les deux pays risquent de s’engager, via leurs soutiens opposés, à un véritable bras de fer qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le bon fonctionnement de l’institution. D’ailleurs, c’est l’argument brandi par les adversaires du Maroc, qui crient haut et fort que le retour du royaume risque de «diviser l’Afrique». C’est donc au royaume de veiller à défendre son intégrité territoriale mais d’éviter en même temps de tomber dans ce piège, afin de ne pas apparaître comme un facteur de blocage au sein d’une institution qui croule sous le poids des problèmes.


Moussa Faki Mahamat

57 ans, nouveau président de la Commission de l’Union africaine

30 janvier 2017
Élu président de la Commission de l’Union africaine. Il remporte l’élection face à quatre autres candidats et succède à la Sud-africaine Nkosazana Dlamini Zuma. Moussa Faki Mahamat est la 5e personnalité à diriger la présidence de l’UA depuis sa création. Moussa Faki Mahamat est présenté par certains comme le candidat d’Alger à la présidence de l’UA, mais dans une déclaration à la presse, il a publiquement plaidé pour le retour du Maroc au sein de l’institution panafricaine. Le nouveau président de la Commission de l’UA promet de faire du «développement et la sécurité» les priorités de son mandat.

2014-2016
En tant que chef de la diplomatie tchadienne, son pays réussit à obtenir un siège de membre non permanent durant cette période au Conseil de sécurité de l’ONU.

2008
Il est nommé ministre des Affaires étrangères du Tchad.

2003-2005
Il dirige le gouvernement tchadien suite à sa nomination au poste de Premier ministre.



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