Fès : L’ancienne médina mise sur le tourisme religieux
L’Arrondissement de Fès-médina a créé un comité provisoire pour diagnostiquer l’activité touristique dans l’ancienne médina et chercher les voies pour sa redynamisation. Les touristes tijanes qui se chiffrent à plus de 300 millions dans le monde sont ciblés.
Lors d’une rencontre, organisée la semaine dernière, par l’Arrondissement de Fès-médina, avec les responsables de la Délégation régionale du tourisme, du Conseil régional du tourisme et les opérateurs touristiques de la Région Fès-Meknès, les différents partenaires se sont mis d’accord sur la mise en place d’un comité provisoire pour diagnostiquer l’activité touristique dans l’ancienne médina et chercher les voies pour sa redynamisation. «Nous allons essayer de résoudre les différents problèmes qui entravent le développement de l’activité touristique dans l’ancienne médina, et ce, en parallèle avec les efforts consentis par l’État dans le cadre du contrat-programme régional du tourisme», précise Said Serghini, président de l’Arrondissement de Fès-Médina.
À cette occasion, le président de l’arrondissement a rappelé que l’ancienne médina occupe une place centrale dans l’activité touristique et artisanale de la région. Elle est considérée comme la plus vieille et la plus grande médina du monde, inscrite au patrimoine de l’UNESCO, depuis 1994. Elle englobe actuellement plus de 110 maisons d’hôtes classées, avec une capacité qui peut dépasser 2.000 lits. Notons que ses dernières occupent plus de 10% de l’activité touristique dans la région. Intervenant à cette occasion, le délégué régional du tourisme, Youssef Tadlaoui, a mis le point sur l’importance du marché africain qui représente un gisement de touristes non encore exploité. «À lui seul, il pourrait permettre un réel décollage de la capitale spirituelle du royaume, surtout avec le potentiel des touristes tijanes qui se chiffrent à plus de 300 millions de personnes dans le monde», précise le délégué. Chapeautés par Fayssal Labbar, les membres de ce nouveau comité ont expliqué que pour conquérir le marché africain, il faut d’abord créer des lignes directes avec les principales capitales et de diversifier l’offre touristique. Il faut noter à cette occasion que les discussions sont déjà entamées avec des agents de voyages maliens et guinéens afin d’étudier des packages à prix bas pour séduire la clientèle. Les responsables de la ville ont fait rappeler que l’Office national marocain du tourisme (ONMT) s’est engagé dans la promotion du marché africain, à travers plusieurs accords, dont le mémorandum d’entente signé avec la communauté tidjane du Sénégal (CTS).
En effet, l’ONMT a pris en charge d’organiser des circuits de promotion et d’information «Éductours», en faveur des agences de voyages spécialisées dans le tourisme religieux. Il faut préciser que près de 8 milliards de dirhams ont été arrêtés dans le cadre d’un contrat-programme, signé à Fès, qui vise à la faire émerger d’une ville de passage à une ville de séjour. D’après certains opérateurs, «les résultats attendus de ce contrat-programme ne sont pas encore atteints».