Fruits et légumes : Les difficultés d’exportation vers l’Afrique persistent

Bien que le marché africain tente de plus en plus les exportateurs de fruits et légumes, ce débouché se heurte à plusieurs difficultés dont la sécurisation des paiements et l’élévation des droits de douanes. S’y ajoutent l’insuffisance de lignes directes et la dégradation du label marocain à cause des exportations informelles.

Le marché africain est une opportunité à saisir pour le secteur marocain des fruits et légumes, mais le développement de ce débouché commercial, longuement attendu, se heurte à des difficultés tous azimuts. Il s’agit essentiellement de la difficulté se sécuriser les paiements et transactions via le réseau bancaire, l’élévation des droits de douanes en plus de l’insuffisance de lignes directes au départ des zones de production ainsi que la dégradation du label marocain à cause de l’exportation des écarts de triage théoriquement interdits à l’export de manière informelle.

C’est grosso modo ce qui est ressorti d’une conférence initiée lundi au Complexe horticole d’Agadir, en marge de la 8e édition des Trofel, qui a mis l’Afrique à l’honneur à travers la réception cette année de cinq délégations provenant du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Burkina Faso et de l’Égypte. En attendant la réalisation de la plateforme logistique, en cours de travaux en Côte d’Ivoire afin de servir d’autres points d’ancrage en Afrique de l’Ouest, le marché africain est très dynamique en termes d’importations de fruits et légumes selon l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Malgré que le continent ait été classé en 2015 avant dernier sur le plan mondial avec 5 milliards de dollars de valeur d’importation, il se place deuxième en termes de dynamisme d’importation à hauteur de 13%. Et c’est la région de l’Afrique de l’Ouest qui se distingue par une croissance très rapide puisque la valeur des importations y est passée de 267 millions de dollars en 2010 à 559 millions de dollars en 2015, soit une augmentation de 16% entre les deux périodes précitées. Néanmoins, c’est le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Afrique du Sud qui profitent de cette dynamique puisqu’ils sont les premiers fournisseurs de l’Afrique de l’Ouest alors que le Maroc, qui est plus proche de ces pays, est classé 4e avec 22 millions de dollars en 2015 (voir graphique), d’où la nécessité de prioriser la commerce intra-africain. Dans le détail, ce sont les noix et les pommes de terre, en plus des oignons et des pommes qui sont les premiers produits importés par l’Afrique de l’Ouest.

Les légumes représentent une valeur de l’ordre de 238 millions de dollars alors que les fruits représentent 321 millions de dollars. Quatre principaux pays importent les fruits et légumes au niveau de cette zone. Il s’agit du Nigeria, de la Côte d’ivoire, du Sénégal et de la Mauritanie, sachant bien que ces pays côtiers réexportent essentiellement vers d’autres pays enclavés, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger. 

Trofel 2017 : les sociétés du Souss raflent la mise

L’identité des gagnants du Trofel de la filière des fruits et des légumes a été enfin dévoilée lors d’une cérémonie de remise de prix organisée, mercredi dernier, à Agadir. Les vainqueurs des Trofel ont été récompensés devant les professionnels de la filière des fruits et légumes venant de toutes les régions agricoles du pays. Dans la catégorie excellence, ce sont le groupe Azura et la coopérative «I-Berries» du Loukkos qui ont remporté le prix alors que la Société Asmaa d’emballage de Tadla a gagné le prix de la performance. Pour sa part, le trophée de la qualité a été attribué aux sociétés «Rizkswan» et «Semapro» de la région du Souss. Quant au prix de l’innovation, il a été décroché par les sociétés «Naceur Farissi», «l’Agribusiness incubateur» et le Centre d’excellence maroco-néerlandais au complexe horticole à Agadir. Dans les catégories mérite et environnement, ce sont l’association Dakhla, Golden Plant et le Groupe Fantasia qui ont remporté ces prix. Par ailleurs, plusieurs hommages ont été rendus, notamment à Brahim Zniber, fondateur du groupe Diana Holding, décédé en septembre dernier.