Bank Al-Maghrib revoit les prévisions de 1,4 à 1,2%
Croissance limitée au deuxième trimestre, ralentissement du rythme du PIB non agricole et de celui de la consommation des ménages, conjoncture internationale morose…des facteurs qui ont poussé la BAM à revoir à la baisse les prévisions du taux de croissance qui s’établissent à 1,2% au lieu d’1,4%. Les détails.
Les données des comptes nationaux relatives au deuxième trimestre indiquent une croissance limitée à 0,5% avec une contraction de 10,9% de la valeur ajoutée agricole et un ralentissement du rythme du PIB non agricole à 2,1%. Du côté de la demande, cette décélération reflète une accentuation de la contribution négative des exportations nettes et un ralentissement de la consommation privée. Sur le marché du travail, le troisième trimestre a été marqué par une nouvelle perte de 73.000 emplois, notamment dans l’agriculture et l’industrie y compris l’artisanat, et une baisse sensible du taux d’activité à 46,7%. Le taux de chômage a, en conséquence, reculé à 9,6% contre 10,1% un an auparavant. Au regard de ces évolutions, Bank Al-Maghrib a revu sa prévision de la croissance pour 2016 à la baisse à 1,2%, avec un repli de 9,6% de la valeur ajoutée agricole et un ralentissement du PIB non agricole à 2,6%. La BAM prévoit que sous réserve d’une campagne agricole moyenne pour les deux prochaines années, la croissance devrait s’accélérer à 4,2% en 2017 et s’établir à 3,7% en 2018.
Commerce extérieur : les dons du CCG pour alléger le déficit
Sur le plan du commerce extérieur, le déficit s’est creusé de 24,3 milliards à fin novembre. Une mauvaise performance due à la baisse des ventes des phosphates et dérivés, et d’une accélération du rythme des importations, alors que la baisse de la facture énergétique à été moins importante que la hausse des acquisitions de biens d’équipement. Pour les autres principales composantes du compte courant, les transferts des MRE se sont accrus de 4,2% et les recettes voyages de 4,1%. Cependant, la BAM prévoit l’hypothèse d’une entrée de dons des partenaires du Conseil de coopération du Golfe de 8 milliards de dirhams annuellement entre 2016 et 2018, qui permettrait au déficit du compte courant de s’alléger à 2,1% en 2017 et à 2,5% en 2018. Sous l’hypothèse de la poursuite de l’afflux d’IDE d’un niveau comparable aux années précédentes, les réserves de change devraient continuer à se renforcer, mais à un rythme moins soutenu que prévu en septembre, pour assurer la couverture de 6 mois et 21 jours d’importations de biens et services à fin 2016, 7 mois au terme de 2017 et 7 mois et 12 jours à fin 2018.
Taux débiteurs : 4% en 2017 et 4,5% en 2018
S’agissant des conditions monétaires, elles ont été marquées au troisième trimestre par une nouvelle diminution des taux débiteurs de 17 points de base à 5,08%, portant ainsi la baisse totale de ces taux à 95 points de base sur les 8 derniers trimestres. Dans ces conditions, le rythme du crédit au secteur non financier continue de s’améliorer progressivement, avec notamment une accélération des prêts aux entreprises. Tenant compte de ces évolutions, sa prévision a été ajustée à la hausse à 3,5% pour 2016. À moyen terme, son rythme devrait davantage s’améliorer pour atteindre 4% en 2017 et 4,5% en 2018, soutenu par la reprise prévue de la croissance non agricole et les conditions monétaires accommodantes. Pour sa part, le taux de change effectif a connu une appréciation en termes réels, qui devrait s’estomper progressivement en 2017 et en 2018, en liaison notamment avec l’accélération prévue de l’inflation des pays partenaires et concurrents.
Finances publiques : allègement léger du déficit en perspective
L’exécution budgétaire des onze premiers mois de l’année s’est soldée par un alourdissement de 4,9% des dépenses globales, avec notamment des augmentations de l’investissement et des dépenses au titre des biens et services, la charge de compensation s’étant, en revanche, allégée de 14,3%. En parallèle, les recettes ordinaires, hors privatisations, se sont améliorées de 5,4%, reflétant la hausse des recettes fiscales et des dons des pays partenaires du CCG qui ont atteint 4,5 milliards de dirhams. Au total, le déficit budgétaire s’est légèrement atténué à 38,8 milliards de dirhams et devrait pour l’ensemble de l’année 2016 avoisiner 3,5% du PIB. À moyen terme, l’ajustement budgétaire devrait continuer sous l’hypothèse de la poursuite de la mobilisation des recettes et d’une meilleure maîtrise des dépenses courantes. Le déficit devrait ainsi s’alléger à 3,1% du PIB en 2017, en ligne avec l’objectif du projet de loi de Finances, avant de revenir à 2,8% en 2018.
Enfin, le Conseil de la BAM a examiné et approuvé le budget de la banque de l’exercice 2017, ainsi que la stratégie de gestion des réserves de change pour l’année prochaine. Pour l’année 2017, le Conseil de la BAM se réunira le 21 mars, le 20 juin, le 26 septembre ainsi que le 19 décembre