Maroc

Agadir : La congestion au port perturbe les exportations

Le démarrage de la campagne d’exportation coïncide avec la réforme du port d’Agadir, à travers la privatisation d’une concession de terminal. Le transit time des exportations est touché par les retards de chargement et la perturbation de fenêtrage des transporteurs marins. Les professionnels réclament la mise en place d’un terminal dédié aux fruits et légumes.

Début difficile pour la campagne d’exportation des primeurs et agrumes au niveau de la Région Souss-Massa, qui achemine l’essentiel de sa production  vers l’étranger. En effet, les produits agricoles sont touchés par des retards de chargement, ce qui rallonge davantage le transit time et les délais de livraison de ces produits frais périssables. À l’origine de cette situation, la congestion au sein de l’enceinte portuaire d’Agadir, qui exporte les fruits et légumes à travers des terminaux polyvalents, mais aussi en raison de la réforme du port d’Agadir à travers le démarrage du 2e concessionnaire (Société de manutention d’Agadir) et la privatisation d’un terminal, avec des travaux de viabilisation qui ont coïncidé avec le démarrage de cette campagne d’exportation.

Pourtant, la profession, à travers la Fédération interprofessionnelle marocaine de la production et de l’exportation de fruits et légumes (FIFEL), avait déjà sollicité, des autorités portuaires, la mise en place d’un terminal dédié aux fruits et légumes ou carrément la mise en place d’un port agricole à proximité des zones de production à Chtouka-Ait Baha. Mais toujours est-il que c’est la question de fenêtrage accordé au trafic conteneurisé (horaires d’accostage et chargement des navires) qui pose problème. Selon les producteurs-exportateurs, la configuration limitée du port d’Agadir oblige les transporteurs maritimes de charger dans des délais précis, au-delà desquels, les autorités portuaires ont le droit de mettre le bateau en rade, hors de l’enceinte portuaire, même s’il ne termine pas, à cause de la priorité absolue aux navires militaires et des paquebots programmés.

Ces derniers, transitent par le terminal commercial, lequel n’est pas vraiment adapté à ce genre d’activités touristiques. Résultat : malgré les solutions avancées, notamment les recommandations des autorités portuaires aux professionnels d’éviter la dernière minute afin d’éviter l’engrenage, l’ajustement du planning, en vue de satisfaire le fenêtrage des lignes régulières et la mise en place d’un troisième shift, allusion faite aux horaires de chargement de marchandises (de 07h00 à 15h00/15h00 à 23h00 et 23h00 à 06h00), le système de fenêtrage est perturbé, surtout en début de semaine. Par conséquent, plusieurs compagnies maritimes perdent leur fenêtrage lors de l’accostage des bateaux de croisière.

D’autres facteurs sont cités par les professionnels, notamment le déficit en termes d’équipement, en l’occurrence les scanners et les grues mobiles ainsi que les chargeurs de marchandises en plus du manque de qualification du personnel de manutention. En chiffre, «depuis l’opération de réforme, qui demeure une période transitoire, le shift de chargement est passé de 70 à 30 conteneurs», explique un professionnel. Aujourd’hui, sept départs, d’une capacité d’environ 1.300 conteneurs, sont assurés à partir du port d’Agadir, avec une rotation régulière transitant par Tanger Med qui dessert les pays de Golfe.


Le terminal des croisières toujours attendu
L’extension et la requalification de l’enceinte portuaire d’Agadir devront attendre les résultats de l’étude de faisabilité des options de développement de l’offre portuaire, financé à hauteur de 9 MDH par la Banque européenne d’investissement, dans le cadre du fonds de transition du Partenariat de Deauville. Actuellement, le positionnement du port «Souss-Tensift» est multifonctionnel dans le cadre de la stratégie nationale étalée à l’horizon 2030, avec une forte composante de conteneurisation et une vocation à la fois commerciale, maritime et touristique. Sur ce dernier point, la réalisation du terminal de croisières censé résoudre, depuis des années, les difficultés rencontrées par les exportateurs de fruits et légumes, avec l’amélioration des conditions de transit des croisiéristes, est conditionnée par les résultats de cette étude.



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