Al Walid Ben Talal : «Il est temps que les femmes conduisent»
Le prince et milliardaire saoudien Al Walid Ben Talal, connu pour son franc-parler, a lancé un vibrant appel pour que les femmes obtiennent enfin le droit de conduire en Arabie saoudite, seul pays au monde où elles ne peuvent pas prendre le volant.
«Arrêtez le débat: il est temps que les femmes conduisent», a-t-il écrit mardi soir sur son compte Twitter.
Al Walid Ben Talal défend depuis longtemps les droits des femmes en Arabie saoudite. Dans ce pays, elles doivent par exemple sortir voilées et ne peuvent pas voyager sans autorisation de leur mari ou d’un homme de leur famille, ni même manger seules dans un restaurant.
«Empêcher une femme de conduire est aujourd’hui une question de droits semblable à celle qui se posait quand il leur était interdit d’avoir accès à l’éducation ou d’avoir une identité à elle», évoquant «des actes injustes» qui sont «beaucoup plus restrictifs que ce qui est légalement permis par les préceptes de la religion» musulmane.
Le prince parle aussi du «coût économique», les femmes en Arabie saoudite dépendant, pour se déplacer, de chauffeurs privés «étrangers» ou de taxis. Et si un mari trouve le temps de conduire son épouse, cela suppose qu’il s’absente de son travail, réduisant sa productivité, ajoute-t-il.
Autoriser les femmes à conduire est désormais «une demande sociale urgente que la conjoncture économique justifie», souligne-t-il en référence aux difficultés budgétaires que connaît son pays en raison de la baisse de ses recettes pétrolières consécutive à l’effondrement des cours du brut.
Chaque famille dépense en moyenne 3.800 riyals (950 euros) par mois pour louer les services d’un chauffeur, dépense que les ménages pourraient éviter en ces temps difficiles, explique le prince Al Walid.
Ces mesures avaient initialement suscité l’opposition de «certains» mais ont fini par être acceptées, a rappelé le prince, demandant un geste politique «aussi décisif» sur le droit de conduire.