Rapport 2016 de l’ONU les écarts de financements s’élargissent
Le rapport 2016 de l’ONU sur l’écart de financement de l’adaptation montre que le coût pour les pays en développement d’adaptation pourrait varier de 140 à 300 milliards de dollars d’ici 2030 et de 280 milliards à 500 milliards en 2050 jusqu’à cinq fois plus que prévu.
La délicate question du financement afférente à la lutte contre le réchauffement climatique continue de susciter le débat à la COP22. En vertu de l’Accord de Paris, les pays riches se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à réduire les émissions de gaz à effet de serre (atténuation) et à s’adapter à la hausse des températures. Toutefois, le rapport 2016 de l’ONU sur l’écart de financement de l’adaptation montre que le coût pour les pays en développement d’adaptation pourrait varier de 140 à 300 milliards de dollars d’ici 2030 et de 280 milliards à 500 milliards en 2050 jusqu’à cinq fois plus que prévu. «Les pays développés se sont engagés à aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques, tels que les phénomènes météorologiques extrêmes», a déclaré Erik Solheim, responsable de l’environnement des Nations Unies, avant d’ajouter que, «les pays développés doivent respecter cette promesse, afin de réduire l’écart de financement de l’adaptation et l’empêcher de s’élargir en redoublant les efforts pour stabiliser le climat mondial».
À cet égard, le rapport d’environnement de l’ONU sur les écarts d’émissions, publié la semaine dernière, a révélé que le monde se dirige encore vers le réchauffement planétaire de 2,9 à 3,4°C durant ce siècle, bien au-delà de la limite recommandée de 2°C. «Le fait de ne pas atteindre cet objectif expose les pays en développement à des perturbations potentielles encore plus importantes, ce qui entraînera des coûts d’adaptation nettement plus élevés -bien que des fonds soient encore nécessaires pour atténuer l’impact du changement climatique», note l’Organisation des Nations Unies (ONU) lors de la dernière série de négociations sur le climat. Selon l’organisme onusien, le financement bilatéral et multilatéral total pour l’adaptation au changement climatique a augmenté de façon constante et a atteint 25 milliards de dollars en 2014 dont 22,5 milliards sont destinés à aider les pays de l’Asie du Sud et de l’Afrique subsaharienne.
Aujourd’hui, une grande partie de cet appui financier sera distribué par les institutions financières. À la fin de 2015, prés de 35 milliards de dollars, soit 76% des ressources consacrées aux fonds climatiques axés sur l’adaptation, avaient été approuvés pour être débloqués. Le Fonds vert pour le climat, qui devrait jouer un rôle important dans le financement de l’adaptation, s’est fixé comme objectif de consacrer 2,5 milliards de dollars d’ici la fin de 2016. Son dernier conseil a approuvé 10 projets en octobre, tant sur le plan de l’atténuation que de l’adaptation. Un total de 1,2 milliard de dollars a été engagé à ce jour. Pour sa part, le Fonds pour les pays les moins avancés a approuvé des projets d’une valeur de plus de 170 millions de dollars, mais n’a pas encore de financement disponible. Par ailleurs, le Rapport sur l’écart de financement de l’adaptation, publié en mai, s’inscrit dans le cadre des efforts de l’ONU pour aider les pays à atteindre leurs objectifs en matière de climat. Il complète le rapport annuel sur les écarts d’émissions, dont l’édition 2016 a été publiée le 3 novembre, soit un jour avant l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris.