Le secteur marocain de l’enseignement supérieur est à l’aube d’une nouvelle ère qui impactera le modèle suivi jusqu’à maintenant, dans des proportions qui dépassent les objectifs énumérés dans le cadre de la Vision 2030. Ces améliorations favorisent la spécialisation plutôt que la généralisation, le développement individuel des profils plutôt que le formatage des promotions de lauréats sur un modèle préétabli et la concentration des efforts sur les qualités personnelles autant qu’intellectuelles, avec l’introduction de nouveaux tests, parfois ludiques, souvent techniques, devant permettre à l’institut qui les utilise de dresser un portrait aussi précis que possible de ses futurs lauréats.
Ce changement, bien qu’au stade embryonnaire, vient rectifier le tir des précédentes réformes, et ambitionne de changer la donne et d’impacter suffisamment les variables adjacentes à l’environnement éducatif national pour espérer une représentation, dans quelques années, dans le Top 500 mondial des universités les plus performantes. En effet, cette année encore, le Maroc en est absent. Élaboré par le cabinet Shanghai Ranking Consultancy, ce classement se fonde sur des critères basés essentiellement sur la recherche et les sciences de la vie, et tient compte de la qualité et de la rigueur des publications à caractère scientifique et académique (de préférence en anglais) émises par les universités et écoles souhaitant voir leurs noms listés. Malheureusement pour le Maroc, un long chemin reste à parcourir avant que ses instituts de formation ne soient traités sur le même pied d’égalité que Harvard, Cambridge ou Oxford. Pour autant, les choses commencent à bouger, et les instituts d’enseignement supérieur se développent à vue d’œil. Comment ce développement s’opère-t-il? Et quelles sont les postures stratégiques adoptées au vu de l’émergence des nouveaux métiers mondiaux ?