Polémique sur la qualité du couscous : D’où vient l’intox ?
L’ONSSA a coupé court aux rumeurs autour du supposé couscous infesté de champignons (mycotoxines), et a déclaré officiellement ne jamais avoir relevé quoi que ce soit d’inhabituel au niveau de la production.
L’information s’est répandue comme une traînée de poudre, et l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) n’a pas tardé à réagir, et de la manière la plus claire qui soit, déclarant que le couscous produit au Maroc et distribué dans 45 pays dans le monde ne contenait pas de mycotoxines à la production, ni champignons ni moisissure d’aucune sorte (www.leseco.ma).
L’Office attire l’attention toutefois sur la qualité du conditionnement qui, lorsqu’il n’est pas correctement assuré et quand la semoule est vendue en vrac dans des contenant inappropriés, peut être un facteur de développement de certains éléments indésirables dans un produit destiné à la consommation, au même titre d’ailleurs que les sacs défectueux, débris de sacs, l’humidité, le manque d’hygiène, mais également les chutes, les grains de terre et les cailloux lorsque le couscous est directement mis en contact avec le sol et ses impuretés.
Cela dit, au niveau des prélèvements effectués par l’ONSSA (réalisé aussi fréquemment qu’il est nécessaire au même titre qu’au niveau des céréales importées et de la distribution ou de la production industrielle), aucune anomalie n’est à relever, encore moins une menace qui conduirait à de supposées intoxications liées à la consommation du couscous contrôlé par ses soins. Contrôle qui, l’ONSSA le précise, se fait sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Ces données, l’opinion publique a eu le tyemps de les «digérer», néanmoins un point intéressant est à relever : l’origine de l’intox.
L’information a initialement émané des conclusions de recherches menées en Espagne sous la coupole de l’Université de Valencia, en partenariat avec des chercheurs marocains de l’Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida. Mais, le plus important à relever c’est que les échantillons prélevés pour les besoins de l’étude proviendraient tous de points de vente en vrac, soit une étape post-production, et un environnement où la commercialisation se fait en infraction à toutes le règles d’hygiène et de bon conditionnement. Contacté par Les Inspirations ECO, Hassan Khalil, directeur général de Dari Couspate,nous a confié que cette «supposée étude, qui est en fait une thèse de doctorat» est douteuse par nature puisque «nous ne savons ni d’où proviennent ces échantillons, ni dans quelles conditions ils ont été transportés». Et d’estimer que «ce genre d’informations infondées nuit gravement à la réputation du pays et à la crédibilité des opérateurs. Nous nous posons de sérieuses questions sur les raisons qui ont motivé la publication d’une telle synthèse, alors qu’aucun des principaux concernés n’a été consulté». Affaire à suivre.