Un colloque pour repenser la croissance
Un évènement international, prévu dans quelques jours à Skhirat, se penchera sur le modèle économique marocain et sa pluvio-dépendance. Le ministre des Finances saisit l’occasion de la présentation de l’évènement pour annoncer une croissance prévisionnelle de moins de 2% pour 2016 à cause d’une année agricole très faible.
Le taux de croissance pour l’année 2016 devrait se situer à moins de 2%. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Économie et des finances, lundi à Rabat, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du colloque international sur le modèle de développement au Maroc.
Mohamed Boussaid a donc revu à la baisse ses prévisions de croissance qui étaient de 3% contrairement au HCP, lequel s’est montré dès le début moins optimiste concernant la croissance en 2016. Le ministre a ajouté que cette révision était motivée par une année agricole de vaches maigres. Le colloque international sur le modèle de développement au Maroc est organisé par l’Association des membres de l’Inspection générale des finances (AMIF).
Prévu les 2 et 3 juin à Skhirat, il constituera une étape cruciale de réflexion tous azimuts. Le colloque sera l’occasion de mettre en application les recommandations royales mises en avant dans le discours du 20 août 2014 en commémoration du 61e anniversaire de la révolution du roi et du peuple. Le souverain avait alors lancé le débat en posant les questions qui s’imposent à propos du modèle économique du pays, à savoir si ce dernier peut prétendre au rang d’État émergent ? Il a fallu attendre deux ans pour qu’un colloque international s’y penche. Des personnalités politiques, des institutions nationales et internationales, des experts et des représentants de la société civile croiseront leurs idées sur le sujet. Ils devront répondre à la question de savoir si le modèle économique actuel a rempli ses objectifs ou s’il doit être amélioré.
Depuis 2000, le Maroc revendique une croissance moyenne de 4,5%, mais a-t-elle été suffisante pour favoriser la distribution des richesses et l’inclusion économique ? Comment la régionalisation peut participer à une croissance plus importante et équilibrée ? Voici quelques questions qui alimenteront le débat durant ces deux jours. Pour Faouzi Lakjaa, président de l’AMIF, il s’agit d’une question d’actualité car l’on s’est plus préoccupé des équilibres que du modèle économique en soi. Le colloque constituera également une référence pour les politiques afin de peaufiner leurs programmes et fixer les choix futurs.Toutefois, le colloque ne signifie pas une critique du modèle actuel, a expliqué Boussaid. Il sera, par contre, l’occasion d’évaluer les choix et les politiques sectorielles.