Fête du travail : Les revendications sectorielles prennent le dessus
Cette année, la Fête du Travail s’est déroulée dans une ambiance plutôt calme. Seuls les syndicaux de plusieurs secteurs ont fait monter la pression. Santé, enseignement, cherté de la vie, hausse des salaires…les revendications restent les mêmes.
PHier, les Marocains ont vécu leur Fête du travail. Le 1er mai, cette année, était entouré d’enjeux multiples. Tombant en pleine année électorale, il est marqué par un blocage du dialogue social à propos de sujets majeurs. La réforme des retraites en premier lieu, suivie de la hausse des salaires, qui ne trouvent toujours pas oreille attentive de la part du gouvernement et du patronat.
À Rabat, l’ambiance a été terne. Et la journée aurait pu être anodine sans les nombreuses banderoles brandies par les centaines de militants et de salariés venus célébrer la Fête du travail. 9h30, Bab El Had, juste devant le marché central, l’estrade de la Confédération démocratique du travail (CDT) est entourée de quelques syndicalistes et de badauds. Flyers de couleur jaune avec le symbole de la centrale de Noubir Amaoui. Les slogans critiquent les politiques gouvernementales en matière de santé, d’enseignement et bien sûr, comme d’habitude, la cherté de la vie. La mobilisation prend un peu plus d’ampleur vers 10h30.
Une centaine de mètres plus loin, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), proche du PJD, apporte les dernières retouches organisationnelles. Encore une fois, les revendications sectorielles prennent le dessus. Les syndicalistes du secteur de la planification exigent d’accélérer la mise en place d’une Agence nationale de la statistique ainsi que le statut de chercheur statisticien. La fédération des fonctionnaires de l’enseignement n’est pas en reste. Une banderole met l’accent sur la préservation des acquis. Constat, la base est plus proche des revendications spécifiques à chaque secteur, ce qui lui accorde une légitimité liée à cette proximité revendicative.
Toutefois les patrons de syndicats ont d’autres chats à fouetter. À la toute dernière rencontre avec le chef du gouvernement et le patronat, les limites du dialogue social ont été plus palpables. Aucun accord sur la réforme des retraites, ni encore en ce qui concerne la hausse des salaires. Le gouvernement propose en contrepartie quelques mesurettes visant à augmenter de 100 dirhams l’aide familiale par enfant et de 500 dirhams la pension minimum. En tout cas, à quelques mois des prochaines législatives, tous les coups sont permis et tous les compromis sont possibles.