Maroc

INRH : Le tournant de la recherche

L’Institut national de recherche halieutique (INRH) semble avoir amorcé un nouveau cap. Prenant part à la délégation représentant le Maroc au Seafood Expo Globalà Bruxelles du 26 au 28 avril, les responsables de l’institut ne viennent pas avec dans leurs valises, leurs seuls dépliants et fiches techniques. Sur place, l’INRH «expose» aussi. Saucisses de sardine, tagine de moules ou encore… biopolymères marins développés à des fins cosmétiques et de l’hydrolysat protéique extrait à partir de la sardine marocaine. Les responsables de l’institut qui ont fait le déplacement se veulent aussi mobilisés: ces scientifiques enchaînent des contacts «multilingues», pour expliquer les potentialités de la ressource marocaine. «Cette démarche découle d’une nouvelle dynamique qui anime l’INRH», explique le Dr Abdelmalek Faraj, directeur de l’Institut national de recherche halieutique.

Pourtant, cette mue de l’institut s’opère encore discrètement. «Nous ne voulons pas encore trop communiquer tant que nous n’avons pas encore garanti nos résultats», souligne Dr Faraj. Le responsable explique, en effet, que l’institut travaille sur le volet de la valorisation en partenariat avec l’haliopole d’Agadir, d’où les produits exposés au méga-salon des produits de la mer, qui se tient cette semaine à Bruxelles. La même démarche pourrait d’ailleurs être dupliquée avec d’autres opérateurs. «Nous sommes un service public. Notre objectif est d’aider les investisseurs à trouver de nouvelles niches de croissance et à développer de nouveaux produits», ajoute le directeur de l’INRH pour qui «l’enjeu aujourd’hui n’est pas de produire plus, bien qu’il faut garantir la production actuelle. Il s’agit surtout de valoriser».

Le rôle de la recherche
Travailler main dans la main avec les opérateurs, oui! Néanmoins, une prise de conscience de l’enjeu de l’innovation est cruciale. L’offre marocaine présentée au Seafood Expo Global, n’est-elle pas, pour sa majeure partie, quelque peu «classique» ? Le directeur de l’INRH admet que la filière industrielle a quelques difficultés à diversifier son offre. Toutefois, certains professionnels ont pu relever le pari de la diversification. «C’est ici que la Recherche a tout son rôle à jouer, mais ce qu’il faut savoir, c’est que c’est un travail de longue haleine. Des recherches sont menées pour découler vers des résultats scientifiques lesquels seront transformés en brevets, et là encore il s’agit d’analyser la faisabilité industrielle… tout cela, c’est du temps», précise Faraj. Le choix stratégique qui a donc été fait, était celui de «se concentrer sur le travail de fond, plutôt que de communiquer sur les orientations en cours», selon le responsable.

Prudence !
Pour l’implémentation de ces nouvelles orientations, justement, le management de l’INRH se veut très méthodique. À cette étape, «le plus important est de cadrer notre locomotive : bien investir, ne pas brûler les étapes, ne pas sur-communiquer, miser sur la Recherche pratique en associant les opérateurs», liste Faraj. Cette fédération des efforts, l’INRH veut y intégrer à terme, les secteurs industriels toutes branches comprises au vu des très fortes potentialités de la ressource halieutique. Maintenant, ce qui est certain, c’est ce virage entamé par l’INRH devrait se refléter sur son organisation actuelle et son mode de fonctionnement. «Historiquement, en effet, on avait tendance à penser que l’INRH est tourné vers la protection de la ressource, la conservation, les problématiques biologiques et d’exploitation… notre nouvelle stratégie, qui s’inscrit en adéquation avec le plan Halieutis, s’articule autour du suivi de la ressource dans son environnement jusqu’au consommateur final», explique Faraj. Objectif : avoir, in fine, une vision intégrée du domaine halieutique, permettant par là d’orienter les choix de recherche entrepris par l’institut.


 

Idées tous azimuts

Les fiches techniques des projets de produits développés par les équipes de l’INRH, soit en partenariat avec Agadir Haliopolis ou avec le corps universitaire (Université Cadi Ayyad) donnent un aperçu des niches halieutiques à exploiter. Quelques exemples :
*À partir des gros tonnages de matière première à faible valeur ajoutée (écailles, vessies natatoires, peaux. ..) qui résulte des filières de transformation, l’idée a été de valoriser les coproduits issus de la transformation des produits de la mer et de l’aquaculture afin d’en extraire de la gélatine halal, avec la probabilité de la déployer en biofilm, notamment.
*Un autre projet a consisté en la formulation et la fabrication d’un pâté à base de coproduits de poisson, parallèlement à l’étude de faisabilité industrielle de fabrication de ce produit.
*Relevons aussi, dans la foulée des projets sur lesquels se sont affairées les équipes de l’INRH, deux chantiers de recherche portant sur le développement de prototypes de plats cuisinés à base de gonades de seiche et de la corbine, mais aussi à base de moules d’élevage.



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