Seafood Export Global 2016 : L’édition à enjeux multiples
Au fil des stands du pavillon marocain, les affaires semblent «tourner» pour les professionnels marocains présents au Seafood Expo Global. Pour la première journée de ce méga-salon international, spécialisé dans les produits de la mer, les contacts ont été globalement riches. Différents acheteurs de différentes nationalités sondaient, questionnaient, dégustaient…Les Inspirations ÉCO y a croisé des Turcs, des Chinois, des Russes…«plusieurs opérateurs se disent satisfaits», nous confie-t-on auprès de l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE) après quelques heures de l’ouverture du salon. Néanmoins, certaines entreprises approchées sur place par les Inspirations ÉCO admettent déplorer le fait que plusieurs de leurs clients étrangers ont annulé leur participation à cette édition du Seafood Expo Global. «Hélas, de gros partenaires commerciaux se sont désistés pour cette édition, à cause du contexte sécuritaire à Bruxelles», avance cet industriel spécialisé dans la transformation de la sardine et de l’anchois.
Pourtant, les organisateurs du salon ont tenu à couper court à ces inquiétudes. «Au lendemain des attentats de Bruxelles, les organisateurs du salon ont pris la décision de maintenir ce grand rendez-vous annuel de la filière, comme pour ne pas donner raison aux terroristes», soulignent-ils d’emblée dans leur communication diffusée via le journal quotidien du salon. Ils précisent, par ailleurs, que «des mesures de sécurité supplémentaires ont été prises…Quelques grands noms manqueront toutefois à l’appel. Un choix que respectent les organisateurs».
Cela étant, le pavillon marocain a déployé une offre globalement diversifiée. Huîtres, poulpes, anchois et sardines étaient en vedette, que ce soit en conserve, semi-conserve, frais ou encore semi-frais. Le produit halieutique marocain était présenté sous toutes ses formes. Toutefois, eu égard à la richesse des types de la ressource halieutique et de la gastronomie marocaine, le produit de la mer conditionné pour l’exportation gagnerait à bénéficier davantage de l’effort d’innovation des industriels du Maroc. Le prochain défi pour ces opérateurs… après la conquête de nouveaux marchés ?
Najib Azzouzi
Directeur de promotion et de développement de l’EACCE
Les ÉCO :Cela fait plus de dix ans que le Maroc participe au salon Seafood Expo Global…
Najib Azzouzi : La participation marocaine à ce salon est devenue incontournable vu l’importance de ce salon et du nombre de visiteurs qui y prennent part. Plus de 26.000 visiteurs professionnels issus de 80 pays, c’est déjà un ordre de grandeur intéressant. La présence du Maroc vient donc consolider davantage son positionnement sur les marchés de la région et, en même temps, doper les exportations. D’ailleurs, la quarantaine d’entreprises ont enchaîné les échanges lors de cette première journée.
Constate-t-on une évolution des contrats noués au fil des éditions ?
Cette dynamique, les chiffres des exportations en témoignent. Entre le 1er juillet 2015 et fin mars 2016, les exportations des produits de la pêche ont progressé de 10% en valeur à 15 MMDH, et une hausse de 6% en volume. L’UE représente la première destination avec pratiquement 60% de la valeur des exportations de la pêche, suivie de l’Afrique subsaharienne.
Ce salon est donc en premier lieu le terrain de prospection sur l’UE…
Il s’agit de consolider la présence du produit marocain sur ce grand marché qu’est l’Europe, mais aussi d’approcher d’autres marchés.
Il suffit d’effectuer une comparaison des autres pavillons pour constater le degré d’innovation des autres pays. Le Maroc n’a-t-il pas quelques efforts à fournir à ce niveau ?
Les opérateurs marocains ont déployé des efforts à ce niveau. Par exemple, au niveau de l’emballage, un travail remarquable a été consenti par les professionnels. Il est vrai qu’il faut sans cesse innover, mais il faut dire que jusque-là, de grandes avancées ont déjà été constatées sur le packaging et les préparations de plusieurs produits.