Maroc

La profession se penche sur la culture hors-sol

Les résultats de recherches sur l’économie d’eau et la culture hors sol présentés aux adhérents de l’Apefel. Les essaies réalisés au Centre de transfert de technologies ont montré que la culture en hors sol est marquée par une production relativement élevée en quantité et en qualité par rapport à la culture en plein sol.

À l’approche du Salon international de l’agriculture à Meknès, qui est placé cette année sous le signe de la durabilité, l’association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) et le Centre de transfert de technologies (CTT), ont présenté aux adhérents les résultats de recherches sur l’économie d’eau et la culture hors sol dans le cadre d’une journée d’étude, initiée en milieu de semaine dernière, à Ait Amira, aux environs de Chtouka-Aït Baha.

Le Centre créé dans le cadre du projet d’élimination du Bromure de méthyle avec l’ONUDI s’est engagé, depuis des années, pour une série d’essais en partenariat avec la société Phytoconsulting pour l’évaluation de la consommation de l’eau par la culture de la tomate en hors sol. «La culture hors sol est appelée à se développer au Maroc car elle permet d’améliorer la productivité et dépasser le problème de désinfection», explique Lahoucine Aderdour, président de l’Apefel. Actuellement, la culture hors sol ou hydroponique occupe plus de 20.000 ha dans le monde.

La plus grande part est située en Europe, notamment en Espagne, aux Pays-Bas et en France. Au niveau de la région de Souss-Massa, la culture de la tomate en hors sol occupe environ 650 ha. «Elle est l’une des alternatives modernes utilisées aujourd’hui en horticulture pour valoriser les terrains à problèmes, où une meilleure productivité est impossible autrement qu’avec un substrat de culture artificiel», explique Zakaria Hanich, président de la Commission technique au sein de l’Apefel. Afin d’évaluer le potentiel productif et qualitatif de la culture de la tomate en hors sol, un essai a été initié au CTT dans une serre multi-chapelles d’une superficie de 5.000 m2. L’essai a été conduit durant cinq ans pendant lesquels l’équipe a comparé la culture de la tomate en plein sol et en hors sol, mais aussi en agençant des particules.

Au cours de quatre campagnes successives, l’équipe a constaté que la culture en hors sol est marquée par une production relativement élevée en quantité et en qualité par rapport à la culture en plein sol. En effet, la première culture a enregistré des valeurs moyennes successivement de 33,10 kg/ m2 et 29,94 kg/ m2. La culture en hors sol a également présenté le pourcentage des écarts le plus faible avec une valeur de 3,29% en 2013/2014 contre une valeur de 7,96% pour une culture en plein sol. Quant à la consommation en eau et en éléments fertilisants, il y a lieu de noter que la culture en hors sol a enregistré un plus de 10,74% en apport d’eau et de 78,61% en coût de fertilisation.

Concernant la fertigation, celle-ci se fait généralement deux fois par jour en plein sol, alors qu’en hors sol, elle peut aller jusqu’à 10-12 fois par jours et nécessite plus de technicité et un suivi rigoureux du volume de drainage. De ce fait, la culture hors sol se présente comme une alternative à la culture classique et elle est devenue un passage obligatoire pour assurer des productions abondantes, salubres et de qualité meilleure. «C’est dans cette logique que la plupart des agriculteurs de la région ont commencé à pratiquer ce mode de conduite qui représente l’avenir des cultures maraîchères intensives dans le Souss», note Ayoub Mohamed, ingénieur en agriculture biologique.

Aujourd’hui, plusieurs systèmes de conduite sont adaptés selon cet expert international en fertilisation, à savoir le système ouvert et le système fermé, avec une multitude de substrats et de solutions fertilisantes. S’agissant des résultats de recherche sur l’économie d’eau en plein sol sur la tomate, notamment la maîtrise du pilotage de l’irrigation, qui s’inscrit dans le plan d’action visant l’amélioration de la productivité et la gestion rationnelle des ressources en eaux, des capteurs capacitifs ont été utilisés pour planifier automatiquement les irrigations. Les essais ont été reproduits sur 4 campagnes agricoles tandis que les résultats obtenus montrent que les doses et les fréquences d’irrigation n’ont pas d’incidence significative sur la croissance végétative, par contre, le déficit hydrique a des effets bénéfiques sur la croissance et le développement du système racinaire.



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page