Rabat qui rit, Alger qui pleure
Au moment où Alger attendait, de pied ferme, la visite de Manuel Valls pour parapher l’accord de construction d’une usine PSA-Peugeot à Oran, Rabat abritait le protocole de signature, sous la présidence effective du roi, d’une convention d’investissement d’un milliard d’euros par l’usine Renault de Tanger. Pis encore, les officiels algériens n’ont pu profiter de la présence du chef de gouvernement français pour lui faire signer ledit accord; du coup, la presse algérienne se déchaîne. Ainsi, l’accord marocain avec Renault est plus médiatisé chez nos voisins que chez nous, avec tantôt des «jeux» de mots, tantôt des accusations directes d’incompétence à l’égard du gouvernement de Abdelhakim Sellal. Pas besoin de dire que l’amertume s’y est plus fait ressentir par le succès du projet Renault-Tanger que par l’échec du projet de l’usine d’Oran ! Valls, enfonçant le clou, a fait savoir aux Algériens que la solution du plan d’autonomie proposée par le Maroc «reste une issue sérieuse et crédible pour un règlement concerté du dossier du Sahara». De quoi exacerber davantage la presse algérienne! En tout état de cause, il y a de quoi doper le moral des Marocains, mais aussi les inciter à travailler davantage leurs lacunes et combler leurs insuffisances. Notre pays présente de sérieux atouts qu’aucun pays de la région ne pourrait faire valoir; encore faut-il que l’élément humain assure et rassure. Un élément qui nous a souvent fait défaut et nous a causé des défaites, en dépit de richesses indéniables dont dispose le pays.