Les Cahiers des ÉCO

Les gains au 1er trimestre

Les trois premiers mois de l’année ont été en faveur d’une évolution positive pour les fonds actions qui ont profité d’une campagne de publications annuelles globalement positives. «CFG Rentabilité», fonds géré par CFG Gestion, s’adjuge le titre de meilleure performance trimestrielle, toutes catégories confondues. 

Les placements censés faire fructifier l’épargne ont rempli leur mission durant le premier trimestre de cette année. La Bourse est, en effet, plus euphorique depuis quelques semaines. Son salut, elle le doit tout d’abord aux publications annuelles des sociétés du Masi qui, au décompte du 31 mars, «hors Samir et Alliances», font état d’une hausse de 1,6% de leur masse bénéficiaire, une première depuis 2012. Cette embellie s’est maintenue malgré l’annonce de 16 profit warnings sur le même exercice. L’autre stimulateur a été l’abaissement décrété par la Banque centrale de son principal taux directeur. Dans ce contexte, le Masi a enregistré une progression mensuelle de 4,71% à 9.327,98 pts, ramenant sa performance trimestrielle à 4,51%. Cette tendance euphorique sur le marché boursier n’a pas manqué d’impacter positivement les performances des OPCVM actions et diversifiés durant les trois premiers mois de l’année, dont les rendements se sont significativement effrités l’année dernière!

Reprise de la détente des taux
En revanche, rien ne semble arrêter la baisse des taux sur le marché obligataire en ce début d’année. La rareté des bons du Trésor continue d’accroître leur valeur sur le marché secondaire. Ainsi, le 13 Semaines a perdu plus de 20 points depuis le début de l’année, tandis que le 26 Semaines a lâché 15 points. Le long terme, quant à lui, a poursuivi le même trend. En effet, les maturités de 5 et 15 ans ont toutes deux perdu plus de 40 points de base. Cette tendance persiste en raison d’une amélioration des finances publiques et d’une demande importante des investisseurs en bons du Trésor. Cette tendance devrait se poursuivre suite à la persistance d’excédents de trésorerie du Trésor, auxquels se sont additionnées les recettes fiscales dont il a dû profiter en fin de trimestre. Cela se traduit par une appréciation de la valeur des actifs des OPCVM obligataires. En revanche, cette configuration est moins favorable aux OPCVM monétaires. La rémunération de certains produits de placement bancaires subit également des changements suite à la baisse des taux obligataires.

L’action performe
La tendance observée sur le marché boursier durant le premier trimestre n’a pas été sans impact sur les OPCVM actions grand public, dont la performance trimestrielle moyenne ressort légèrement au-dessus des 3%. Notons que cette évolution abrite des disparités entre les différents fonds. Tout d’abord, sur les 65 fonds actions grand public de la place, 4 ont placé leur évolution trimestrielle en territoire négatif, avec une plus forte baisse -68,3% pour «FCP Capital Maghreb». Sans ce dernier, la performance moyenne trimestrielle des fonds actions aurait été de 4,2%. Au registre des plus fortes hausses, «CFG Rentabilité» fonds géré par CFG Gestion, est en tête de peloton avec une hausse trimestrielle de 11%. En conséquence, il s’adjuge le titre de meilleure performance trimestrielle, toutes catégories confondues. Dans la catégorie actions, il est suivi par «Émergence Performance» de Valoris Management et «FCP Capital Immobilier» de BMCE Capital Gestion, qui marquent des hausses respectives de 9,4% et 8,2%. Le total des actifs sous gestion des OPCVM actions Grand public totalise de son côté 11,3 MMDH.

Les OPCVM diversifiés assurent
Même scénario pour les OPCVM diversifiés grand public, investis en partie en actions. Ils ont également affiché de bonnes performances au terme du premier trimestre de l’année 2016. Leur performance moyenne ressort à 3%. Le total des actifs de cette catégorie s’établit, lui, à 4,4 MMDH au terme de la même période. Notons que tous les fonds grand public de cette catégorie, soit 40, ont enregistré une performance dans le vert. «FCP Upline Opportunités», un fonds d’Upline Capital Management, affiche la plus forte hausse de 5,6% sur les 3 premiers mois de l’année. «Capital Global Macro» de BMCE Capital Gestion se démarque avec un rendement de 5,5%. Le trio de tête est complété par «FCP RMA Diversifié» de RMA Asset Management, qui obtient une croissance trimestrielle de 5,1%.

Retour en force de l’obligataire
Les performances des 79 fonds grand public de la catégorie des OPCVM Obligations moyen et long termes continuent également à s’améliorer d’un mois à l’autre. De ce fait, la performance moyenne year-to-date de cette catégorie ressort à 2,6% à fin mars, tandis que les actifs sous gestion s’établissent à 94,6 MMDH. Seulement deux fonds sont restés en territoire négatif. La plus forte hausse, elle, est à mettre à l’actif de «CDG Partage» de CDG Capital Gestion, qui a réalisé une performance de 8,3%. Il est suivi par «FCP KENZ Obligations» d’Upline Capital Management, avec une progression trimestrielle de 5,8%, et «RMA Obligations» de CDG Capital Gestion, avec une évolution de 5,6% sur la même période.

OPCVM Obligations CT
Avec 44,1 MMDH d’actifs sous gestion au terme des trois premiers mois de l’année, les fonds obligations court terme grand public ont maintenu un rythme d’évolution moyen de 0,8%. «Emergence Bank» de Valoris Management s’est démarqué par rapport aux 36 fonds grand public de sa catégorie en établissant sa performance trimestrielle à 1,1%. Soulignons qu’un seul fonds Obligations CT grand public a placé sa performance semestrielle en territoire négatif. De leur côté, les 50 fonds monétaires grand public clôturent le premier trimestre sur une évolution moyenne de 0,4%. Pour leur part, les actifs sous gestion de cette catégorie s’évaluent à 48,2 MMDH. C’est «Al Barid Trésorerie» de CDG Capital Gestion qui performe dans sa catégorie avec une évolution de 1,1% sur les 3 premiers mois de 2016.

Fonds contractuels, jusqu’à 10,9% de performance
Les OPCVM contractuels, plus adaptés aux investisseurs averses au risque, ont tiré leur épingle du jeu au premier trimestre 2016. Rappelons que les OPCVM contractuels portent contractuellement sur un résultat concret exprimé en termes de performance ou de garantie du montant investi par le souscripteur des derniers ont enregistré en moyenne une croissance de 1,7%. La meilleure performance est à attribuer à FCP Attijari Gold de Wafa Gestion. Ce dernier a marqué une performance trimestre de 10,9%. Attijari Gold a profité de l’évolution de l’or, depuis le début de l’année. Pour mémoire, ce fonds a pour objectif de reproduire le cours du London Gold Fixing, exprimé en dollars pour une once d’or tel que publié par The London Gold Market Fixing Limited à 15h (heure de Londres) sur Bloomberg.

Les comptes sur carnet moins généreux
Les petits épargnants ne doivent pas être contents. Le produit d’épargne préféré des Marocains, à savoir le compte sur carnet, est de moins en moins généreux. Depuis le 1er janvier, le plancher à partir duquel les banques leur servent des rémunérations s’élève désormais à 2,11%. Les taux de ces placements n’ont pas arrêté de perdre des points de base depuis quelques mois. Il y a un an, ce taux était à 2,43% et plafonnait à 3,62% début 2014 en raison du mouvement baissier de la courbe des taux auquel nous assistons depuis le début de 2014. La détente des taux obligataires impacte, en effet, le rendement des comptes sur carnet ouverts auprès des banques, puisque leur rémunération est indexée sur le taux moyen pondéré des bons du Trésor 52 Semaines. Même si le taux de 2,11% est un taux minima, les banques, à quelques exceptions près (à l’instar de CFG Bank avec son compte sur carnet «à taux progressif»), se limitent généralement au seuil fixé par Bank Al-Maghrib.

Le DAT a fondu
Après une fin 2015 en hausse, voilà que la rémunération moyenne des dépôts à terme, observée par Bank Al-Maghrib (au niveau des banques, a baissé en ce début d’année. Les données disponibles concernent seulement janvier. Au titre de ce dernier, la rémunération des DAT s’est fixée à 3,57% contre 3,8% un mois auparavant. Elle est ainsi revenue à son niveau d’octobre 2015. Dans le détail, c’est le rendement des dépôts à 12 mois, qui a accusé le plus fort repli (-23 points) pour se situer aux alentours de 3,71% contre 3,94% un mois auparavant. La rémunération des dépôts à 6 mois, elle, n’a baissé que de 9 points de base pour se fixer à 3,35% en janvier (contre 3,44% en décembre dernier). Quant aux raisons de cette baisse, il est évident qu’elle est due à la situation confortable actuelle du secteur bancaire dont le problème de sous-liquidité s’est résorbé en 2015. L’amélioration de la liquidité a ainsi poussé les banques marocaines à baisser leur offre en termes de rémunérations des produits d’épargne, notamment des dépôts à terme. 



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